L'esprit qui a été donné à l'hôtel est d'abord celui d'une hôtellerie familiale, comme il en existait des dizaines à Paris autrefois. "On ne voulait pas en faire un repère à touristes", explique l'un des créateurs. De ces petits hôtels parisiens, on connaissait d'abord leur bar et leur restaurant, et l'aubergiste proposait parfois quelques chambres à l'étage. Ainsi, le Grand Amour se revendique anti-déco et anti-concept.
Style mi-branché, mi-canaille
Il s'inspire de l'esprit populaire du quartier tout en adoptant un style très personnel, mi-branché, mi-canaille. Rien dans la déco n'a été réfléchi, et tout provient de l'accumulation d'objets glanés au fil du temps, et c'est ce grand bazar qui crée finalement le style de l'hôtel, "comme le sol en marbre du restaurant réalisé avec le marbre de la terrasse des Galeries Lafayette, que j'ai pu récupérer", détaille Emmanuel Delavenne.
L'hôtel a par ailleurs repris certains codes d'antan. Les clés sont accrochées à la réception et, en attendant sa chambre, on flâne devant les vitrines des cabinets de curiosités où sont exposés des objets à contempler ou à acheter. Au rez-de-chaussée, la brasserie propose des plats traditionnels réalisés avec des produits de qualité. Elle a été aménagée dans un style chaleureux, avec banquettes et panneaux de chêne, et dans une ambiance galerie d'art avec sa collection d'objets uniques présentés dans des petites bibliothèques transparentes.
À part, des petits salons donnent sur un patio garni d'un jardin et de son banc de pierre. Enfin, le bar Drouot, imposant bloc de bois récupéré chez un brocanteur, propose jusqu'à 18 heures un café réalisé par un barista professionnel et des pâtisseries. Plus tard, ce sont des cocktails et vins naturels qui sont mis à la carte - réalisée par un caviste.
Pour accéder aux étages, il faut passer par l'ascenseur caché derrière une superbe porte en laiton aux reflets orangés. Par contraste avec les couloirs aux moquettes suggestives, les 42 chambres et l'appartement apparaissent plus sobres. Ils ont été conçus dans des styles différents - et jamais bon marché - et les propriétaires ou leurs amis les renouvellent constamment.
Publié par Catherine AVIGNON