Le lieu n’est pas bien grand – vingt couverts à l’intérieur et 12 en terrasse -, mais l’endroit est charmant. C’est là que Lionel Créteur et sa femme Laurence se sont installés il y a un an avec l’ouverture de Racine, après un parcours pour le moins atypique. Lui, belge issu d’une famille de restaurateurs, s’était bien promis de ne jamais en faire son métier. Mais à 26 ans, alors couvreur-ardoisier, il doit bien se rendre à l’évidence : il a la cuisine dans le sang. Il apprend alors sur le tas, dans la cuisine des restaurants sans passer par les bancs de l’école, et enchaîne les belles tables et les restaurants étoilés de Bruxelles : Comme chez soi, la Villa Lorraine, l’Écailler du Palais Royal ou encore le Bouchéry. Elle, canadienne, fait des études dans la restauration puis finalement se dirige vers l’architecture d’intérieur avant d’entreprendre un master en Food Design.
Cuisiner et être heureux
Le credo du couple est dans l’air du temps : cuisiner local, mais avec un investissement personnel que l’on croise rarement. Ici tout vient au mieux du coin, au pire de France. On compte sur les doigts de la main les produits étrangers. Le chef fait ses conserves, ses confitures, ses glaces ou encore sa charcuterie. Avec sa femme et sa fille, il sillonne le Gers pour cueillir plantes et fruits sauvages, en pleine nature ou chez des particuliers qui leur ouvrent leur jardin.
Le résultat ? Selon ses dires, une cuisine ‘rustique’ où l’on redécouvre la saveur des légumes et des fruits oubliés à travers trois entrées, trois plats et trois desserts qui ne restent pas plus d’une semaine à l’ardoise, sans compter les suggestions du chef. Le menu du jour est à 22 €, 30 € le soir sans compter le menu du chef à 45 €.
Passer d’un étoilé à son propre établissement n’est pas aisé, reconnaissent Lionel Lecteur et Laurence Couillard. Il y a eu des moments difficiles mais s’il fallait recommencer, ils ne changeraient rien. Adeptes de la nature, ils n’en maîtrisent pas moins les réseaux sociaux et la communication et ont l’art d’attirer de nouveaux clients. Bien qu’ils aient décidé de fermer les samedis, dimanches et lundis pour profiter de leur famille et laisser de la place à la création, leur premier hiver est une réussite. Le petit restaurant est complet tous les jours depuis mars. Ce n’est pas pour autant que le couple compte pousser les murs car il veut continuer à se faire plaisir sans pression. Foin des gros profits, ils ont choisi d’être heureux.
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Publié par Anne Letouzé