Pour les particuliers, qui se font rembourser tout ou partie de la chambre qu'ils ont payée et n'utiliseront pas, Trocotel est une aubaine.
Pour les hôteliers en revanche, l'avis pourrait être plus mitigé. Ce service permet d'apaiser un client déçu et frustré. En apprenant qu'il ne perdra pas toute sa mise, il sera reconnaissant à l'hôtelier de lui avoir trouvé une solution. Mais ce système anéantit le principe du yield et tire les prix vers le bas. "Nous nous sommes inspirés de Roomer Travel, qui existe aux États-Unis et qui fonctionne très bien, précise Etienne Merlo. C'est une sorte d'assurance contre le no show avec une chambre qui sera de toute façon occupée et payée."
Un système simple, efficace et sécurisé
"C'est un système fait pour les particuliers", expliquent les deux dirigeants. Le particulier poste sur le site son offre, qui a été réservée et payée, et fixe lui-même son prix. L'acheteur règle directement sur le site. Le système de paiement est sécurisé, via Mangopaye. Une fois la nuitée réalisée, le vendeur de la chambre est payé en retour, moins la TVA et une commission de 12 %. "Nous évaluons le marché à un million de réservations possibles par an, estime Etienne Merlo. Si nous ne prenons qu'un pourcent de ce marché, nous pourrions atteindre 150 000 réservations la première année." Toutes les catégories de chambres sont répertoriées, précise Jérôme Rouveron.
A priori inattaquable sur le plan juridique, puisque le système repose sur le principe de la mise en relations, la perception de ce service provoque néanmoins chez certains hôteliers un sentiment de réticence qui est davantage d'ordre social que juridique : le contrat est passé avec une personne et c'est une autre, inconnue de l'hôtelier, qui va l'honorer.
Pour ses deux fondateurs, Trocotel constitue la première phase d'un projet qui devrait assez rapidement évoluer vers un deuxième, le troc de chambres invendues, mises en ligne par les hôteliers eux-mêmes. "Il s'agira cependant d'un nouveau site", lance Etienne Merlo. Pour la mise en route de Trocotel, le duo a déboursé 45 000 €.
Publié par Catherine AVIGNON
mardi 19 mai 2015