"Jost, c’est pour ‘ joy of staying together ’. Cela résume l’idée d’être ensemble et l’énergie qui en émane." Alban Ruggiero a donc choisi cet acronyme d’une seule syllabe, facile à mémoriser, pour baptiser le groupe hôtelier qu’il a fondé en 2016. Deux ans plus tard, il convainc Turenne Hôtellerie de l’accompagner en tant que partenaire financier. En 2020, le Covid freine les ouvertures alors programmées. La dynamique va reprendre progressivement. Aujourd’hui, après Bordeaux (Gironde), Montpellier (Hérault) et Le Havre (Seine-Maritime), Jost ouvre une quatrième adresse à Lille (Nord). Suivront Lyon (Rhône), Marseille (Bouches-du-Rhône), Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Strasbourg (Bas-Rhin), Paris ou encore Toulouse (Haute-Garonne). "Je vise une trentaine d’établissements d’ici à 2030. Car pour être une véritable marque, il faut occuper et quadriller le territoire", souligne Alban Ruggiero, ancien salarié du groupe Accor.
Un lit en dortoir à partir de 25 euros
Le positionnement des hôtels Jost ? "Des lieux urbains de socialisation, avec ambiance festive, sensibilité au tourisme plus responsable (voir encadré) et prix moyen des chambres à moins de 100 euros", détaille Alban Ruggiero. Une autre idée de l’hôtellerie économique, "où nous nous adressons aussi bien aux familles qu’à une clientèle d’affaires, sans oublier les voyageurs en quête d’expérientiel ", poursuit le fondateur de Jost. Avec un lit en dortoir - pour 4, 6 ou 8 personnes - à partir de 25 euros, une chambre double autour des 70 euros et 120 euros comme premier prix pour une chambre familiale pouvant recevoir 4 personnes. Côté déco : "À chaque hôtel son décorateur, son designer ou son architecte d’intérieur et surtout son effet whaou dans les parties communes, rooftop compris". Alban Ruggiero aime surprendre, étonner, pour mieux fidéliser les clients comme les équipes. Si bien qu’il travaille avec différents créateurs, afin d’éviter de dupliquer et pour s’affranchir des codes de l’hôtellerie économique. Résultat : il privilégie les décorateurs, designers ou architectes d’intérieur "qui n’ont pas d’expérience passée dans l’hôtellerie". Un choix radical, décalé, parfois risqué, mais assumé.
"Le recrutement, c’est ce qui m’inquiète le plus"
Autre élément fort de différenciation des hôtels Jost : l’offre de restauration. Celle-ci se décline en version festive, trattoria, foodcourt ou encore « pub à la française ». À chacun ses goûts et ses envies, selon l’heure de la journée ou de la nuit. Et ce, "même si la restauration traverse une période compliquée", reconnaît Alban Ruggiero. Entre la hausse du prix des matières première et de l’énergie, le turn-over au sein des équipes et la concurrence en embuscade, rien n’est gagné d’avance. "Le recrutement, c’est ce qui m’inquiète le plus", confie-t-il. Alors il fait tout pour rappeler aux salariés - actuels et potentiels - qu’ils peuvent apprendre sur le tas, progresser et "grandir très vite". Quant à son message aux jeunes entrepreneurs qui ambitionnent de se lancer dans l’hôtellerie : "Ils ne doivent pas avoir peur de voir grand. Car c’est plus difficile de financer un seul hôtel que plusieurs dizaines d’établissements… Si l’on choisit d’entreprendre, il faut oublier que l’hôtellerie coûte cher."
Publié par Anne EVEILLARD