Intense émotion comme à
chaque remise de prix, mais l'équipe de France a été particulièrement sur des
charbons ardents. Au bout des 10 heures de compétition devant un parterre de
supporters très actifs, les candidats devaient présenter une pièce artistique
en chocolat, 3 entremets au chocolat, une pièce artistique en sucre avec une fleur
en sucre tiré, une pièce artistique en glace hydrique sculptée, 3 entremets
glacés aux fruits et 15 desserts à l'assiette. Un marathon avec de nombreux
risques qu'il faut éviter et des aléas qu'il faut arriver à rectifier.
Comme
chaque équipe, celle de la France, composée d'Etienne Leroy, sous-chef pâtissier
à l'Hôtel du Cap Eden Roc, Bastien Girard, chef et responsable développement
chez Potel & Chabot, 2e prix du Trophée Pascal Caffet en 2013, et
Jean-Thomas Schneider, chef pâtissier consultant et vice-champion du monde
glacerie en 2012, en a connus. Une équipe sous la direction de Marc Rivière,
lauréat en 2009 et chef pâtissier chez Potel & Chabot, qui déclarait à l'issue
de la performance française : « Première
satisfaction, nous avons fini dans les temps. Un concours comme celui-là, ce
sont des mois de travail acharné, alors quand quelques petites choses ne sont
pas comme on l'espérait, c'est décevant. Comme le tube en chocolat qui s'est
brisé à cause de la chaleur, mais nous avons rattrapé ces détails et les
dégustations se sont bien passées. Nous espérons faire la différence ».
Une analyse qu'ont partagée les membres du jury qui a attribué à la France non
seulement le prix du Vase de Sèvres, offert par Monsieur le Président de la
République pour la meilleure note de présentation du buffet et la première
place du podium avec l'or. Ovations à tout rompre, des cris et des pleurs ont
suivi l'annonce des résultats. L'équipe japonaise composée de Takahiro Komai,
Yoshiaki Uezaki et Takao Yamamoto, remporte la médaille d'argent. L'équipe
suisse, Cédric Pilloud, Jorge Cardoso et Jean-Baptiste Jolliet, décroche le
bronze.
La coupe du Monde de la pâtisserie, à laquelle
participaient 22 nations à l'issue d'un processus de qualification qui a duré 2
ans, a intégré deux modifications pour cette édition. Côté sucre, le comité d'organisation
présidé par Philippe Rigollot, a introduit une obligation supplémentaire : une fleur en sucre dans la pièce artistique,
au choix rose, oeillet ou orchidée. Autre changement, les artistes du chocolat
devront, eux, réaliser leurs sculptures avec un moulage en creux et non
plus en chocolat plein. Une décision qui permet de réduire
considérablement la quantité de matière première dévolue à la pièce artistique
et éviter le gaspillage. En contrepartie, les risques de casse jusqu'à la
dernière minute augmentent. Les pâtissiers ont fourni un travail et un
spectacle qui méritaient bien tous les encouragements et les applaudissements
recueillis lundi soir.