Selon ce dernier, la cryptomonnaie multiplie les atouts : "Cela permet aux gens issus de pays peu bancarisés ou qui ne disposent pas de carte bancaire de payer leurs achats dans les commerces ou en ligne. Du côté du commerçant, c'est un système plus pratique qu'un paiement par carte bleue : la transaction est plus sécurisée, les commissions sont moins élevées et le paiement est récupéré immédiatement sur son compte paypite". Mohamed Chekaf, propriétaire de la crêperie, renchérit : "De plus en plus de gens utilisent leur smartphone pour régler l'addition. Les paypites offrent donc de nouvelles possibilités de paiement à mes clients. C'est aussi un bon sujet de communication et un moyen de fidéliser la clientèle. J'ai découvert de vrais passionnés de cryptomonnaie ! Enfin, c'est un bon investissement, car à long terme, la paypite peut être revendue à un taux plus élevé".
10 millions d'utilisateurs attendus en 2023
La paypite est en phase pilote depuis quelques mois. Déjà 2 millions de PIT sont en circulation, principalement dans six pays (France, Belgique, Suisse, Canada, Madagascar et Côte-d'Ivoire), et quelque 8500 portefeuilles sont ouverts. Comme le bitcoin ou le ripple, elle s'échange en dehors des circuits bancaires traditionnels. "La paypite est cotée face à l'euro et d'autres monnaies francophones. C'est une monnaie internationale. On peut l'acheter par virement bancaire, en point cash - ou par exemple, auprès des agents de change ou des commerces -, et la reconvertir grâce à son compte mobile ou par virement", précise Vincent Jacques.
Pour l'instant, seuls cinq commerces acceptent cette cryptomonnaie dans l'Hexagone. "Une poignée de clients paie aujourd'hui avec des paypites", reconnaît Mohamed Chekaf. Mais ce nouveau mode de paiement pourrait bientôt prendre de l'ampleur et rentrer dans les moeurs : son lancement officiel est prévu pour début 2019 et 10 millions d'utilisateurs sont attendus dans le monde francophone, à l'horizon 2023.
Publié par Violaine BRISSART