Le débat sur l'indépendantisme oppose chaque jour davantage Artur Mas, le président de la Generalitat de Catalogne (gouvernement régional autonome) et l'État central espagnol. L'édile catalan a trouvé une nouvelle façon de se démarquer du reste de l'Espagne en appliquant, depuis le 1er novembre 2012, une taxe touristique de séjour sur l'ensemble des structures d'hébergement de Catalogne. Chaque client d'hôtel doit donc désormais verser entre 0,45 € et 2,25 € par nuitée (pendant une durée maximum de sept jours consécutifs), selon la catégorie de l'établissement et son emplacement.
Les hôtels 5 étoiles de l'ensemble de Catalogne sont les plus taxés (2,25 €/personne/nuitée). Une taxe identique est appliquée aux croisiéristes faisant escale plus de douze heures sur les côtes catalanes. Deux niveaux de taxes sont appliqués à tous les autres établissements : le premier à Barcelone et le second dans le reste de la communauté autonome. Chaque client d'un hôtel 4 étoiles paie ainsi 1,10 € par nuitée à Barcelone et 0,90 € dans le reste de Catalogne. Tous les autres établissements hôteliers sont taxés à hauteur de 0,65 € dans la capitale catalane, et 0,45 € dans le reste du territoire. Les mineurs, jusqu'à 16 ans, en sont exonérés.
Une mesure "inéquitable et pénalisante"
La Generalitat de Catalogne espère ainsi récolter "entre 50 et 100 M€ par an", selon les chiffres du département économique. Une manne qui servira à financer la promotion touristique de la Catalogne et à attiser accessoirement les tensions avec le gouvernement central de Madrid.
De leur côté, les hôteliers catalans goûtent peu cette nouvelle mesure. Comme en témoigne Eduard Farriol, président de l'Association hôtelière de Salou (près de Tarragone), qui juge cette imposition des nuitées "inéquitable et pénalisante" pour les professionnels de la côte : "Notre prix moyen par chambre atteint à peine la moitié des tarifs des hôtels de Barcelone, alors que nous avons une occupation par chambre deux fois plus élevée, et des durées de séjours quatre fois plus longues sur la côte que dans les villes." L'hôtelier s'inquiète donc des réactions de la clientèle, notamment au niveau des groupes.
Publié par Francis MATÉO