"Nous sommes une chambre d’hôtes 5 étoiles. Mais cette classification n’existe pas", regrettent Marieke et Rik Klomp. Le couple, d’origine néerlandaise, a acheté une demeure seigneuriale en 1996, à Leugny (Bourgogne) pour en faire une résidence secondaire. Après plusieurs années, ils décident d’engager des travaux importants pour transformer les lieux en chambres d’hôtes et y élire domicile. La Borde Maison d’hôtes, établissement de six chambres, sur un parc de 7 hectares, ouvre en 2012.
Être en cohérence avec son offre
Après plusieurs années d’existence, le couple tente de trouver sa place parmi les différentes classifications existantes. "Nous avons une chambre d’hôtes de luxe et nous voulions être reconnus comme tels. Mais ça n’existe pas. C’est difficile pour les clients, essentiellement français, de comprendre notre positionnement. Pour les étrangers, le côté ‘luxury guest house’ est très bien compris", explique Rik Klomp.
Le couple décide alors d’être référencé Gîtes de France 5 épis. Mais ils comprennent rapidement que cela ne leur correspond pas et “que ça ne [leur] apportait pas la notoriété correspondant à l’établissement. Nous ne tenons pas un gîte”. Ils entreprennent alors des démarches pour obtenir le label Qualité tourisme. En parallèle, ils obtiennent également le label Jardin remarquable. Mais les Klomp ne se sentent toujours pas à l’aise avec ce classement.
La maison est aussi référencée au sein du guide Authentic Hotels & Cruises. En novembre 2017, elle obtient le prix de Best Small and Exclusive Property décerné par le guide Condé Nast Johansens. Et en 2018, La Borde intègre le guide des Collectionneurs. Des pistes qui mettent le couple sur la voie du classement 5 étoiles d’Atout France. Un nouveau challenge de taille pour Rik et Marieke Klomp. "L’avantage d’un hôtel, c’est le classement. On se retrouve dans une catégorie", explique le couple.
“Un manque d’information”
Un classement qu’ils obtiennent après quelques aménagements comme “l’installation de nouveaux téléphones dans les chambres, la mise en place d’une bagagerie et quelques affichages. Nous avions les services mais sans les afficher”, s’amuse Marieke Klomp. Ils se heurtent néanmoins à un défi de taille : la classification en établissement recevant du public (ERP). "En passant de chambres d’hôtes à hôtel, nous avons également dû, en déposant le dossier à la CCI, constituer un dossier en tant qu’ERP, et donc demander une dérogation pour les normes d’accessibilité.” Un élément qui n’avait pas été pris en compte au départ. “Nous regrettons vraiment le manque d’accompagnement et d’information. Quand nous avons obtenu le classement 5 étoiles par Atout France, on ne nous a pas informé sur le fait qu’il fallait déposer un dossier à la CCI en parallèle pour obtenir le classement hôtel”, se désole Marieke Klomp.
Si l’avantage d’être classé est certain pour le couple, l’administratif présente un inconvénient indéniable. “Toutes ces démarches de classement, c’est du marketing, de la communication. Nous voulons montrer que nous ne sommes ni un gîte, ni une chambre d’hôtes classique. Mais pour autant, nous voulons rester tel que nous sommes, mais avec un classement”, insiste Marieke Klomp. La classification ne modifiera pas l’accueil privilégié que le couple consacre à ses hôtes. Ils souhaitent garder cette authenticité dans les rapports.
Professionnalisme et comportements des clients
Le classement 5 étoiles a également eu une incidence que le couple n’avait pas anticipé : le comportement des clients. "Par exemple, avant, quand on précisait que les chambres devaient être libérées pour midi, les clients restaient jusqu’à 20 heures, sans rien nous demander. Nous avons eu quelques déconvenues. Aujourd’hui, quand ils voient le classement, ce n’est plus pareil. Le côté professionnel les rassure et, en même temps, leur montre que les règles c’est pour nous mais pour eux aussi. Et nous n’avons plus d’histoire, sauf quelques rares exceptions”, explique Marieke Klomp.
Le couple, très investit par ailleurs pour le tourisme, regrette qu’il n’existe pas un "classement pour la valorisation des campagnes", qui constitue 70 % des terres en France. Un classement pour les chambres d’hôtes, sous l’égide du ministère du Tourisme ou de l’Agriculture, est peut être une piste.
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Publié par Romy CARRERE