C'est à Mehun-sur-Yèvre (18) au coeur du Cher et près de l'usine Pillivuyt, porcelainier bien connu des professionnels que l'Umih Berry a choisi de tenir son assemblée générale en présence de Roland Héguy et de Laurent Lutse, président de la branche des cafés, brasseries et métiers de la nuit. Pour Véronique Gaulon, présidente de cette union de deux départements - Cher et Indre - constituée en 2012 : "La fusion est réussie, le nombre d'adhérents a augmenté tout comme les formations."
Mais cette satisfaction s'arrête là. Car la présidente de l'Umih Berry est inquiète et annonce un plan social silencieux dans son département avec de nombreuses fermetures. Elle enfourche de nouveau le cheval de bataille du paracommercialisme avec la mise au pilori d'un château-hôtel bien connu dans la région. Pionnière du titre de Maître restaurateur, Véronique Gaulon plaide aussi pour l'adhésion à la chambre de métiers pour devenir des artisans restaurateurs aux valeurs reconnues de l'artisanat.
"Décisions contradictoires, incohérentes"
Roland Héguy, le président confédéral, a fait part de son inquiétude : "Nos entreprises souffrent, beaucoup doutent de l'avenir, n'investissent plus, certains sont exaspérés. Il faut en finir avec cette fiscalité qui nous étouffe." Il dénonce "des décisions contradictoires, incohérentes" au niveau de l'État alors que, dans le même temps, le monde rural se désertifie avec la fermeture de 300 petits hôtels par an.
"On veut tout simplement travailler, avoir des perspectives, voir clair au niveau fiscal", insiste-t-il. Mais Roland Héguy fait feu de tout bois : le paracommercialisme avec de nouvelles actions contre les chambres d'hôtes, bars ou restaurants illégaux, les centrales de réservations qui "font peser une épée de Damoclès sur les professionnels car, dans dix ans, on ne maîtrisera plus nos entreprises, nous serons propriété de Booking ou d'Expédia". Même inquiétude pour les restaurants avec La Fourchette, ce qui nécessite selon lui "une riposte intelligente au niveau de l'Europe".
Mais Roland Héguy n'est pas tendre non plus avec certains professionnels et grands chefs étoilés du Collège culinaire de France. Certes, des points positifs se dessinent comme la nouvelle classification hôtelière ou le permis de former.
De même, il affiche son optimisme pour les normes accessibilité : "On va avancer, le texte va être réécrit ou assoupli avec de nouvelles dérogations." Quant à la TVA à 10 %, Roland Héguy y voit un seul atout : "Cela ne concerne pas que les CHR, tout le monde va y passer." Moindre consolation alors que la prime TVA des salariés sera supprimée et que les prix devront être augmentés. Face à cela, espère-t-il, il n'y a "qu'une arme miracle : la croissance !"
Publié par Jean-Jacques TALPIN