L'Umih 39 était hier, lundi, en assemblée générale dans le Haut Jura

Grande Rivière (39)

Publié le 16 octobre 2012 à 20:01

Patrick Franchini, président de l'Umih 39, a convié cette année ses adhérents dans le Haut-Jura, sur les bords du lac de l'Abbaye, à Grande Rivière. De l'eau et des sapins à perte de vue, la beauté d'un paysage à peine troublé par l'homme. Le lac, pourtant l'un des rares privés de France, conserve une douceur toute naturelle. Seule quelques bâtisses, deux hôtels et 3 gîtes, construites par ses propriétaires, la famille Piot, nichent sur la rive. Un lieu propice à la méditation. Pour les membres du syndicat, l'occasion d'échanger, en prenant le temps de d'évoquer au cas par car les contraintes du quotidien. Une première réunion le matin, en plus petit comité, ayant pour objet le paracommercialisme et les salariés saisonniers démarrait les travaux. Aux côtés du jurassien, Thierry Grégoire, invité d'honneur, président national des saisonniers de l'Umih et Richard Millerand, président de la Haute-Saône, venu en voisin et ami. Trouver du bon personnel saisonnier est compliqué. Dans la salle, les avis sont partagés : en été, certains préfèrent prendre des étudiants, non qualifiés, mais plus souriants… D'autres s'inquiètent de l'érosion des saisonniers professionnels : « les meilleurs préfèrent aller travailler en Suisse ». Thierry Grégoire qui parcourt les territoires plaide pour une mise en commun des moyens et des idées, "même si chaque département est différent". Le représentant de la rue d'Anjou est aussi là pour batailler contre « l'économie souterraine ». Le paracommercialisme est une bête noire qu'il faut combattre. Pas facile lorsque celle-ci prend la forme d'une association dont les membres sont également vos clients. « Vous devez monter au créneau. Il n'est pas normal que les maires délivrent à tour de bras des autorisations de débits de boissons temporaires. Ils se plaignent de la mort lente de leur commune et font, dans le même temps, tout ce qu'il faut pour tuer le café du village, pour détruire le dernier commerce de proximité » insiste Thierry Grégoire. L'homme pilote également depuis trois ans le dossier des rythmes scolaires. « C'était dans les tablettes de l'ancien gouvernement, sans plus. Le nouveau ministre de l'Education, Vincent Peillon, a ouvert les discussions. Ce qui est acté, c'est la demi-journée supplémentaire de travail le mercredi. Pour l'instant, les vacances de Noël et les zonages de février et d'avril sont conservés. Si cela devait bouger, cela tuerait la montagne ! Quant aux vacances d'été, nous serions, nous, favorables à un zonage qui permettrait d'allonger la période, d'avoir moins de pics de circulation et moins de pression sur les prix… ».

Des otages suspendus à une décision partisane
L'après-midi, les travaux se poursuivent en plénière. Le maire de Grande-Rivière, le Sous-préfet ou encore le sénateur Bailly ont répondu à l'invitation. Dans son rapport moral, Patrick Franchini, constate à propos de la TVA :  « Nous sommes des otages suspendus à une décision partisane, nous sommes des citoyens et des chefs d'entreprises, qui donnons de la plus-value à l'économie française et sans délocaliser » La profession, plongée dans l'incertitude, en a ras-le-bol d'être montrée du doigt. Et on la comprend. « Combien d'entre-nous augmenté leurs tarifs depuis trois ans ? Personne ! Malgré l'augmentation régulière des matières premières ». (…) Alors que l'on parle tous les jours de vagues de licenciements, notre filière agit au quotidien pour favoriser et maintenir l'emploi. Nous sommes, malgré tout, leaders en matière de créations d'emplois. Pourquoi veut-on détruire tout un pan économique ? Par les temps qui courent, ce n'est pas rien d'avoir sauvé 25 000 entreprises et 100 000 emplois. Demain, la perte risque d'être considérable… ». 2013 inquiète, après une année 2012, il est vrai, particulière…  Dans le Jura, la baisse du ticket moyen est omniprésente et l'attentisme électoral a été suivi d'une piètre météo. La difficulté, pour la moitié des hôtels, c'est aussi la mise en conformité incendie. Il y a autant d'avis favorable que d'avis défavorables : 46,94 % d'un côté, même pourcentage de l'autre. Le responsable des pompiers présent pondère la donne : « les avis défavorables vont évoluer en fonction des échéanciers et de l'avancée des travaux… ». Concernant le classement, les deux étoiles qui passent trois se retrouvent face à une nouvelle clientèle plus exigeante… Des difficultés pratiques en découlent. « Le positionnement est extrêmement important » reconnaît Anne-Laure Cotte-Bouteillat du CDT, d'où la nécessité de faire appelle aux services et aux aides financières mis en place par le département et la région pour mener à bien le classement. Dans un autre registre, plus souriant, plus gourmand, Jérôme Ramousse est désormais le tout dernier Maître Restaurateur en date à avoir reçu sa plaque. « Nous devrions bientôt arriver à 22 Maîtres Restaurateurs dans le Jura » se félicite le président de l'Umih 39.


Publié par Sylvie SOUBES



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