Entre 2012 et 2013, les investissements hôteliers auront été conséquents : À Marseille, le Mama Shelter a ouvert en 2011. On attend maintenant l'ouverture du prestigieux hôtel Intercontinental, prévue au printemps 2013. Le Sofitel Vieux-Port saute sur l'occasion pour développer une grande terrasse devant le restaurant Les Trois Forts. À Aix, le Renaissance Marriott sort de terre et sera prêt mi-2013. Tous seront prêts pour accueillir le flux de 3 millions de touristes supplémentaires attendus cette année.
"Jouer collectif"
Attention, dans certaines villes accueillant des événements majeurs, l'engouement est retombé comme un soufflé, notamment lorsque les acteurs ont manqué de coordination : "Il est nécessaire de la jouer collectif", affirme Philippe Augier, maire de Deauville et expert des politiques de grands événements. "Souvenez-vous qu'au moment des Jeux olympiques de Londres, les hôteliers ont tellement augmenté leurs prix qu'ils ont effrayé les touristes et fait baisser la fréquentation."
Mais pour les capitales de la culture ayant mobilisé l'ensemble des acteurs du territoire, et qui ont investi sur l'attractivité culturelle dans la durée, le développement touristique est en constante évolution. En témoigne Olivier Celarié, responsable communication de la ville de Lille : "Lille 2004 a été un succès parce que nous avons fait vivre la capitale ensuite. Nous n'avions pas terminé 2004 que nous étions déjà en train de boucler la programmation culturelle des cinq années à venir."
Une clientèle internationale
Franck Recoing, vice-président de la chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence, reconnaît que tous les hôteliers ne sont pas rassurés : "Certains pensent qu'il faudrait déjà remplir les hôtels actuels avant d'en créer d'autres. Je ne suis pas de cet avis. La Capitale de la Culture va attirer une clientèle internationale que Marseille n'a jamais eu, et que nous allons fidéliser. Notre offre de tourisme d'affaires va se professionnaliser, et notre capacité d'accueil hôtelier de bon niveau répondra à cette demande supplémentaire."
Loic Fauchille, président du Syndicat des chaînes hôtelières en Provence, est convaincu du potentiel de développement : "Nous avons deux axes à privilégier : tout d'abord, notre clientèle est encore française à 70 %, et le tourisme international amorce son expansion dans notre région. Ensuite, nous devons avoir une offre globale 'business travel' attractive pour tous ceux qui souhaitent créer des événements et congrès d'envergure sur Marseille : Il faut pour cela créer un guichet unique qui facilitera les démarches." Un appel entendu par la CCI qui travaille déjà sur ce projet.
Publié par Anne GARABEDIAN