“Avec des séjours de 21 jours [une cure thermale, pour être prise en charge par la Sécurité sociale, doit se dérouler dans un centre conventionné pour une durée de traitement de 18 jours] et des réservations une année à l’avance, ce qui favorise, de manière inespérée la prévision et la planification, l’hôtellerie thermale a en effet de beaux atouts”, convient Eléonore Guérard, qui préside la Chaîne thermale du Soleil fondée en 1947 par son grand-père maternel. La dirigeante du premier acteur du secteur, présent dans une vingtaine de villes thermales, veille sur un portefeuille de quarante structures d’hébergement réparties entre résidences, hôtels et même deux Relais & Châteaux. “Avec la perte d’autonomie des boomers les plus âgés et l’arrivée progressive de la génération X, le produit hôtelier dans des formats tout compris s’effondre. Il devient en plus très coûteux d’opérer des hôtels avec de la restauration. C'est donc le triomphe des résidences avec un désir plus fort d’autonomie de la part des nouveaux curistes. Ce constat explique aussi notre arrivée dans l’hôtellerie de plein air et l’exploitation de trois campings”, précise la fille du chef étoilé Michel Guérard.
Des séjours longs et quelques contraintes
L’Observatoire de l’économie des stations thermales a chiffré de la dépense moyenne en frais d’hébergement durant les trois semaines d’une cure à 442 €. Pour autant, des projets ambitieux et récents démontrent l’attractivité hôtelière du secteur à l’image de l’ouverture, en 2022, de la Villa Castellane Hôtel & Spa, un 4 étoiles logé dans un ancien relais de chasse face aux thermes de Gréoux-les-Bains, troisième station thermale de France. “Nous proposons des séjours de trois semaines pour les curistes à partir de 3400 € avec la même qualité de service réservée à nos autres visiteurs que ce soit en tourisme de loisir ou d’affaires”, explique Pauline Baret, assistante de direction de l’établissement qui démontre l’intérêt additionnel pour l’hôtellerie thermale de s’ouvrir à d’autres publics que les uniques curistes. “Nous misons beaucoup sur les mini-cures et les séjours santé non-conventionnés”, revendique de son côté, Sylvain Serafini qui préside France Thermes, le deuxième acteur du secteur qui exploite plus d’un millier de chambres dans 10 établissements différents dont un hôtel 5 étoiles à Vichy (Allier). Le modèle du numéro 2 repose sur la proximité immédiate des sites d'hébergement avec les lieux de soins. “S’il y a des avantages spécifiques à l’hôtellerie thermale, nous avons aussi des contraintes comme la mise en place de navettes entre les lieux de résidence et les thermes, lorsqu'ils sont éloignés, ce qui est hautement déficitaire”, reconnaît Eléonore Guérard.
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Publié par Francois PONT