Les 20 et 21 octobre, les participants à la 32e assemblée générale de L'Association nationale des professeurs de cuisine et restaurant des CFA (ANPCR), organisée à Chémery (Loir-et-Cher), ont planché sur quelques sujets brûlants. À commencer par la problématique liée à la formation des jeunes migrants. “Originaires pour la majorité d’entre eux des pays d’Afrique subsaharienne, dès qu’ils arrivent en France ils sont confrontés à la fois à des lourdeurs administratives et à l’apprentissage de la langue”, constate Bruno Treffel, président de l’ANPCR. Ce qui ne facilite ni leur intégration, ni leur formation. “Notre objectif est de les amener jusqu’au CAP, afin qu’ils trouvent ensuite un travail dans l’hôtellerie ou la restauration”, poursuit-il. Résultat : sur le terrain, d’aucuns improvisent. À l’instar de ces enseignants “qui prennent sur leur temps pour apprendre le français à ces jeunes”, souligne encore Bruno Treffel. Il cite aussi en exemple la tentative de classe mixte, dans un CFA de Nîmes (Gard), où l’on mêle les apprentis “classiques” aux primo-arrivants. Le résultat : “Il n’est pas forcément plus convaincant que lorsque les jeunes migrants sont entre eux pour apprendre.” Faute de solution unique, la plupart des enseignants tâtonnent encore, mais restent motivés. D’autant que, dans les hôtels et restaurants, “ces primo-arrivants sont perçus comme de véritables valeurs ajoutées, à la fois en termes de travail et de comportement”, reconnaît le président de l’ANPCR.
Un nouveau règlement en cours de rédaction pour les trophées de l’ANPCR
Les autres sujets de discussion durant cette assemblée générale : la réfome de l’apprentissage et le nouveau CAP service et commercialisation en hôtel-café-restaurant. “Les enseignants ont des niveaux d’information différents”, observe Bruno Treffel. Alors, il faut expliquer, rassurer. “Ce CAP en deux ans remplace les trois CAP restaurant, service en brasserie café et services hôteliers”, rappelle le président de l’ANPCR. Et c’est là que le bât blesse. Car cette refonte du diplôme bouscule l’organisation au sein des établissements, que ce soit en termes d’enseignement, d’équipements, mais aussi de modes d’évaluation : “Que fait-on des équipements professionnels actuels ? Et quid des établissements qui n’ont pas de chambres d’application ?” Quant aux prochains trophées de l’ANPCR, qui récompensent des jeunes talents en cuisine et service, ce concours connaît actuellement une refonte totale de son organisation. Bruno Treffel parle de “modernisation” et de “mise au goût du jour”. Un nouveau règlement est en cours de rédaction. Fini la formule du panier à partir duquel il faut réaliser une recette ! Le président de l’ANPCR évoque plutôt “quelques produits à travailler dans le cadre d’un événement ou pour un lieu particulier”. Seule information déjà actée à ce jour : le concours aura lieu du 4 au 6 avril 2019 à Blagnac (Haute-Garonne). Enfin, la prochaine assemblée générale de l’ANPCR est prévue les 19 et 20 octobre 2019 à Lille (Nord). “Ce sera une année d’élection pour l’association, commente Bruno Treffel. Et il faut du sang neuf !”
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Publié par Anne EVEILLARD