Toutefois la situation évolue dans le bon sens. Début juin, une réunion organisée par le Groupement des Agriculteurs biologiques d'Ile-de-France (GAB IdF), dans le cadre de son Assemblée générale, s'est tenue à La Bergerie Nationale à Rambouillet, pour faire le point sur la place du bio dans le paysage agricole français et plus particulièrement en Ile-de-France.
Les participants ont été accueillis par Bertrand Gaillot, directeur de La Bergerie Nationale, structure qui héberge notamment des missions du réseau Formabio, qui travaille à l'intégration de l'agriculture biologique au sein de l'enseignement agricole.
Les débats étaient animés par Jean-Pierre Debrosse, coordinateur agriculture durable-alimentation de La Bergerie Nationale.
1 million d'hectares Bios
Hélène Jolivet, en charge de l'Observatoire de l'Agriculture Biologique en Ile-de-France, au GAB IdF, a d'abord présenté quelques chiffres sur la diffusion actuelle du bio, tirés de la nouvelle publication de l'Observatoire (à retrouver sur www.bioiledefrance.fr). Il s'agit d'une analyse en profondeur des chiffres clés et statistiques de l'agriculture biologique en Ile-de-France (par territoires, productions, circuits de distribution…), ainsi que de la typologie des fermes bio de la région.
Si en France il a été recensé environ 23 000 exploitants bios en 2011, soit 4,5 % des exploitations avec une progression de 12,3 % dans l'année, c'est environ 1 million d'hectares au total entre les exploitations qui sont certifiées et celles qui sont en conversion. Mais seulement 3,5 % de la SAU (Surface Agricole Utile) car les exploitations sont plus petites qu'en agriculture conventionnelle.
Fin 2011 en Ile-de-France, l'Agriculture biologique ne représente que : 7 800 HA (AB et conversion) soit environ 1,3 % de la SAU (Surface Agricole Utile) francilienne. Et 175 structures certifiées bio ou en conversion, soit environ 3,5 % des exploitations agricoles.
L'agriculture biologique pourra nourrir l'humanité
Puis Jacques Caplat, ingénieur agronome et auteur du livre "L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité" est intervenu. Pour lui, l'agriculture biologique est mieux armée que l'agriculture conventionnelle pour nourrir une population mondiale croissante. A partir de connaissances scientifiques validées en France et dans le monde entier, cet ingénieur agronome, lui-même fils d'agriculteur et ancien conseiller agricole conventionnel, présente les techniques alternatives les plus productives au monde (cultures associées, agroforesterie, "jardin de case"…). Il explique que ces techniques sophistiquées d'agriculture biologique conduiraient certes, à une baisse relative de la productivité agricole dans les pays développés mais largement compensée par un meilleur bilan environnemental et surtout par un accroissement considérable de la production agricole dans les pays qui ont les populations les plus nombreuses à nourrir.
De son côté, Christian Couturier, directeur du pôle Energie de Solagro, a présenté le scénario AFTERRES 2050 qui anticipe sur la meilleure utilisation possible des terres en France en 2050.
A cette date, l'agriculture et la forêt devront nourrir en France 71 millions d'habitants, tout en préservant la fertilité des sols, la qualité des eaux, la biodiversité, le climat. Pour satisfaire tous ces besoins, Solagro a conçu un scénario chiffré qui intègre nos besoins alimentaires et les croise avec les contraintes et opportunités liées à l'agriculture, au foncier et à nos comportements alimentaires. Solagro démontre que si en 2050, les terres agricoles sont cultivées au moins à 50 % en agriculture biologique, ce scénario est compatible avec la diminution indispensable des gaz à effet de serre pour préserver le climat.
"Osons la bio"
Enfin, sont intervenus différents partenaires du cahier de propositions "Osons la bio !" : pour 20 % de bio d'ici 2020 à savoir, Marion Hervé, bioconsom'acteurs IdF, Marc Donneger, administrateur de Terre de Liens IdF, Damien Bignon, président du GAB IdF (Groupement des Agriculteurs Biologiques).
Ces différents intervenants ont présenté l'année 2012 comme une étape déterminante à double titre pour l'avenir de l'agriculture. Comme à la suite des élections présidentielles et législatives, la nouvelle majorité devra se positionner rapidement sur la réforme de la PAC qui fixera le cap pour l'agriculture de l'Union Européenne sur la période 2014-2020. C'est dans cette perspective que le réseau FNAB et ses partenaires, Bioconsom'acteurs et Terre de Liens, ont proposé une liste de 20 mesures à mettre en oeuvre pour rendre possible l'objectif des 20 % d'agriculture biologique en 2020. Pour concrétiser ce projet d'intérêt général, les organisations bios demandent au nouveau Président de la République la mise en place d'un nouveau plan de développement de la bio ambitieux. Le cahier des propositions "Osons la bio" est téléchargeable sur www.fnab.org.
Vous souhaitez entrer en contact avec des producteurs bios :
"Fermes Bio d'Ile-de-France" est Nathalie Zanato : n.zanato@bioiledefrance.fr
Tél. : 01 60 24 78 66
Publié par Jean-Luc Fessard, 'Le Temps du Client' et auteur du Blog des Experts