C'est un bistrot pas comme les autres, peuplé d'oeuvres d'art contemporain de la célèbre Ecole de Nice. Murs blancs et pierres de taille, sets illustrés d'un cercle jaune sur fond blanc, représentant le traditionnel chapeau niçois vu de haut, mobilier au design clair, peintures, photos et sculptures de Ben, Arman, César, Sosno, Moya, Pignon-Ernest, Malaval, Gilli, Sosno… Comme un prolongement du musée d'Art moderne et contemporain (Mamac) ou de la Galerie Ferrero, institution spécialisée dans les oeuvres d'artistes de Nice. Troisième adresse de Keisuke Matsushima, son bistrot est un rapprochement, inédit pour un restaurant, entre art moderne et terroir local. "J'avais envie de rendre hommage à la ville qui m'a accueilli il y a dix ans, exactement le 30 décembre 2002, lorsque j'ai ouvert ma première adresse", dit le chef étoilé de la rue de France. "J'aime Nice, ses couleurs, sa lumière, son patrimoine, sa culture artistique et culinaire. J'ai voulu interpréter tout cela par le goût et l'image et le transmettre aux jeunes générations."
Une table gourmande et culturelle
Il y a deux ans, Kei avait ouvert Saison, bistrot nippon mariant recettes japonaises et produits locaux. Cette fois, il va plus loin. Avec deux associés, Marc Panther, compositeur et musicien japonais qui vit dans l'arrière-pays niçois, et Guillaume Aral, directeur de la Galerie Ferrero, il a créé une table gourmande et culturelle où il revisite les recettes locales. Son chef Yoshinobu Seki propose à l'ardoise des plats traditionnels du comté de Nice : petits farcis, soupe au pistou, daube dans les règles de l'art, lapin sauté à la niçoise et polenta, pain perdu… Pour 36 couverts et un ticket moyen de 20 € à midi (menu à 15 €, Nissa la Bella à 25 €) et 35 € le soir, cette table moderne du patrimoine, avec son oeuvre en bois découpé et peint intitulée Hommage à Nice de Claude Gilli, est peut-être la première d'une série de concepts. L'ouverture de Bistrots L'École de Nice est envisagée à Hong-Kong, Tokyo et Dubaï.
Publié par Jacques GANTIÉ