À l'annonce du résultat final, Karen
Torosyan avait beaucoup de mal à cacher son émotion. Chef
cuisinier du Bozar Brasserie dans la capitale belge, ses premiers
mots étaient chargés de symboles : "Je suis Paris,
je suis Bruxelles !" Devant un jury multi-étoilés
et riche de nombreux cols tricolores, son pâté-croûte venait de
lui valoir un titre de champion du monde.
"Lorsque nous avons décidé
de mettre ce plat à notre carte, l'idée d'organiser un concours a
commencé à germer. En 2009, il a pris forme et depuis, il ne cesse
de prendre de l'ampleur", expliquait Mathieu Viannay,
le chef de La Mère Brazier à Lyon. Une ampleur telle que cette année,
Christophe Paucod, chef du restaurant Lugdunum à Tokyo, a
organisé une sélection à laquelle ont participé quatorze cuisiniers.
"Et en 2016, nous organiserons la même chose à New
York", ont annoncé les initiateurs de cette manifestation
organisée dans les salons de la maison Chapoutier à Tain-L'Hermitage (Drôme).
Classique, authentique et goûteux
Lundi 30 novembre, douze candidats avaient été retenus pour disputer la finale. Chefs de cuisine, charcutiers et traiteurs, tous ont cherché à faire preuve d'originalité. Plusieurs ont misé sur la forme et la décoration extérieure. "Chez certains, l'esthétisme est poussé à l'extrême, parfois au détriment du goût. Pour moi, un bon pâté-croûte c'est du croustillant et du fondant. Il y a besoin d'une véritable osmose entre la pâte et la farce. C'est un produit gourmand et chaque morceau mangé doit en appeler un autre", soulignait encore Mathieu Viannay. Le vainqueur, de son côté, a misé sur trois aspects : "Ma recette est celle que nous servons au restaurant. Elle est classique, authentique et a du goût." Assez en tout cas pour lui assurer le succès juste devant Claude Calvet (restaurant Getaria à Guethary) et Aurélien Dufour (charcutier de Daniel Boulud à New York).
Michel Aninat (charcuterie Cabrié à Hérépian) a
obtenu le prix de l'élégance, Takaaki Okamura (Le miroir à
Fukuyama) le prix spécial du jury et Sylvain Gioana
(restaurant Signature au Mandarin Oriental Tokyo) le prix de la
Confrérie du pâté-croûte.
Publié par Jean BERNARD