Que retenez-vous de cette journée ?
Jean-Bernard Falco : Nous avons montré, grâce à ce colloque, que les professionnels du
tourisme sont capables de s'asseoir autour d'une table et de trouver ensemble
des solutions proactives et innovantes pour répondre aux problèmes
d'aujourd'hui et aux défis de demain. Au-delà de la très forte affluence, c'est
donc cette image d'unité dans la volonté d'aller de l'avant que je retiens.
Isolés, nous ne représentons jamais plus que nous-mêmes mais ensemble, nous
avons le poids nécessaire pour faire plier des montagnes. Personne ne le fera
pour nous. C'est le message de l'AhTop depuis le début.
Où en êtes-vous des
objectifs de l'AhTop ?
En un an et demi, depuis la
création de l'association, nous avons fait des avancées plus importantes qu'aucun
d'entre nous n'aurait pu l'espérer. Evidemment, ça ne va jamais assez vite et
la conjoncture fait que le secteur n'a plus le temps d'attendre. Mais à notre
niveau, nous avons participé à changer les mentalités sur le secteur du
tourisme et c'est énorme. Non, nous ne sommes pas un secteur ringard, mais un
secteur innovant, qui investit dans sa modernisation, qui s'implique dans son
avenir. L'objectif, qui sous-tend
l'action de l'AhTop, est de mettre en place le cadre économique et légal
permettant l'émergence d'une concurrence saine et positive entre tous les
acteurs.
En ce sens, nous avons
activement participé à imposer un début de régulation pour les plateformes de
location de meublés – bien que beaucoup reste encore à faire – et nous oeuvrons
encore jour après jour pour faire entendre la voix des professionnels du tourisme
et de l'immobilier aux décideurs publics. Avec une année électorale chargée,
nous comptons bien nous faire entendre et avons déjà commencé à présenter
l'ensemble des mesures discutées lors du colloque auprès des différents
candidats. La sécurité, l'attractivité du territoire, l'emploi-formation et la
régulation du secteur sont les quatre piliers qu'il nous semble vitaux de
renforcer au plus vite. Comme quoi, le plus dur reste à faire…
Quel est votre message aux
hôteliers aujourd'hui ?
Les spécificités de nos
professions font que nous ne manifesterons pas dans la rue. Nous n'avons pas
non plus les moyens ou l'ambition de bloquer une autoroute ou de dégrader une
préfecture. Nous sommes peut-être le seul secteur d'activité à être aussi fort
économiquement et aussi faible en moyens de pression sur l'Etat. Notre secteur
est éclaté, constitué en majorité d'indépendants. Alors, fédérons nous autour de l'idée d'un tourisme proactif, moderniste, ouvert au
numérique, créateur de richesse et d'emploi, qui soit à la fois une fierté
nationale et un levier de croissance. Nous représentons près de 8% du PIB (près
de 170 milliards d'euros). Ensemble, nous porterons notre secteur à l'agenda
des élections de 2017.
Publié par Sylvie SOUBES