- les frais d'établissement (honoraires de conseil juridique ou en matière de fiscalité, frais de constitution de l'entreprise, publicité...) ;
- les investissements (achat ou construction d'un local, frais d'installation, pas de porte ou droit au bail, matériel, véhicules, ordinateurs...) ;
- les loyers versés en garantie pour le local ;
- le besoin en fonds de roulement, c'est-à-dire le montant d'argent utilisé en permanence pour l'achat et la détention du stock nécessaire à tout moment pour que l'entreprise fonctionne correctement. Ce montant peut être diminué par des facilités de paiement consenties par les fournisseurs. Une sous-estimation du fond de roulement ou un mauvais financement préalable de celui-ci entraînera des problèmes de trésorerie à court terme.
► Les ressources financières
On distingue deux catégories de ressources durables :
- les capitaux propres, composés des apports personnels et des éventuels associés, ainsi que les primes ou subventions auxquelles l'établissement est susceptible d'être éligible ;
- les emprunts à moyen ou long terme.
Moyens de financement |
Source de financement |
Épargne personnelle |
Le créateur et ses associés |
Aide ou subvention à la personne |
Les collectivités locales |
Prêt bancaire personnel |
Certaines banques commerciales |
Participation dans le capital |
Les investisseurs individuels |
Prime, subvention à l'entreprise |
L'État, les collectivités locales |
Prêt à moyen/long terme à l'entreprise |
Les établissements de crédit, les sociétés de reconversion |
Prêt sans garantie |
Le prêt à la création ou à la reprise d'entreprise |
Crédit-bail |
Les banques et les organismes spécialisés |
L'apport personnel est indispensable pour inspirer confiance aux tiers, en particulier lors d'une demande de crédit, et pour autofinancer certains besoins durables écartés par les banques, tels que les premiers frais d'établissement, les investissements incorporels autres que le fonds de commerce, le fonds de roulement, etc. Cet apport peut être constitué au préalable en souscrivant un livret épargne entreprise (LEE) dans une banque. Cela permet ultérieurement de solliciter un prêt pour créer son entreprise.
► Réaliser un prévisionnel
Le prévisionnel se base sur la capacité de votre restaurant, en tenant compte du renouvellement éventuel des tables ainsi que sur le ticket moyen envisagé par rapport à un nombre de jours d'ouverture de l'établissement.
Voici un exemple de bilan simplifié sur trois ans, avec un taux d'inflation de 3 %, pour un restaurant de 40-50 places assises avec environ 80 couverts par jour, un ticket moyen de 28 € HT, environ 188 160 € de salaires et charges patronales par an (pour un dirigeant, un chef, deux serveurs et un commis/plongeur) et une ouverture 240 jours par an.
Le chiffre d'affaires prévisionnel est donc de 28 × 80 × 240 = 537 600 € HT par an.
Bilan simplifié
1re année (% du prévisionnel) |
2e année (hausse de 35 % du prévisionnel) |
3e année (hausse de 5 % du prévisionnel) |
|
Recettes HT |
537 600 € |
725 760 € |
762 048 € |
Achats de marchandises |
188 160 € (35 %) |
254 016 € |
268 716 € |
Frais de personnel, charges incluses |
188 160 € (35 %) |
254 016 € |
268 716 € |
Frais généraux divers |
80 640 € (15 %) |
108 864 € |
114 407 € |
Total de la marge Avant coût d'exploitation |
80 640 € (15 %) |
98 864 € |
110 209 € |
Sont inclus dans les frais généraux :
Les charges financières |
26 880 € (5 %) |
29 030 € (4 %) |
26 661 € (3,5 %) |
Le loyer |
13 440 € (2,5 %) |
18 144 € (2,5 %) |
19 051 € (2,5 %) |
Les amortissements |
53 600 € (10 %) |
43 545 € (6 %) |
41 912 € (5,5 %) |
Résultat avant impôts |
- 13 280 € |
8 145 € |
22 585 € |
Pour la première année, les frais d'amortissement comprennent les frais d'établissement qui peuvent éventuellement s'amortir sur cinq ans, ce qui explique le déficit.
► Les charges fixes et charges variable
Les charges fixes incluent :
- les frais de personnel, qui ne doivent pas dépasser 40 % du chiffre d'affaires, y compris l'exploitant en SARL et éventuellement son épouse ;
- les honoraires ;
- le loyer des murs commerciaux ;
- les assurances (ne pas négliger celle de perte d'exploitation) ;
- les fluides (eau, gaz, électricité) ;
- les petites fournitures, le téléphone... ;
- les contrats de maintenance (éventuellement les locations de matériel) ;
- la publicité (plus importante la première année).
Les charges variables comprennent :
- les fournitures ;
- les matières premières solides et liquides (30 à 35 % maximum du CA) ;
- les consommations du personnel et des dirigeants (les offerts) ;
- les frais de déplacement, de carburant ;
- la location ou le blanchissage du linge ;
- les produits d'entretien, les dépannages ;
- les impôts taxes et assimilés (taxe d'apprentissage, taxe professionnelle, droit de terrasse...) ;
- les charges financières et exceptionnelles.
► Le besoin en fonds de roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est l'argent nécessaire en permanence dans l'entreprise pour fonctionner, soit : le stock + le crédit client - le crédit fournisseur
Dans la profession, le BFR est estimé à 11 jours, d'après la Fédération des centres de gestion agréés. Par exemple, pour environ 500 € d'achats par jour : 120 000 € ÷ 240 jours = 500 €/jour. Le fonds de roulement doit donc être de 500 × 11 jours = 5 500 €.
Le crédit client est principalement constitué des quelques habitués qui paient en fin de mois et de l'encaissement des chèques (notamment celui des chèques et des titres-restaurants).
Le crédit fournisseur est généralement d'une semaine environ. Il est dû au fait que beaucoup de restaurateurs achètent leurs fournitures auprès des cash&carry.
Publié par Jean-Gabriel du Jaiflin