Lucas Dimand, étudiant 5e année - Vatel Lyon
La pandémie mondiale a eu et continue d'avoir un impact très fort sur le secteur CHR (Café Hôtel Restaurant). Les professionnels sont plus que jamais confrontés à des problématiques managériales et stratégiques liées à la survie de leur activité.
Parmi ces problématiques, la mise en place d’un chômage partiel des effectifs ainsi qu’un manque de visibilité sur le long terme d’une reprise d’activité. Et c'est ce climat instable qui limite en grande partie l’engagement de stagiaires.
A Vatel, étudiants de 5e année, nous sommes à la recherche d’un stage qui doit débuter en janvier 2021 et nous permettre de valider notre diplôme. Pour parvenir à nos fins, Vatel nous a conseillé de débuter cette recherche de stage le plus rapidement possible car cette année n’est pas une année comme les autres.
En effet, la conjoncture présente un nombre inférieur d’offres de stage comparativement à la demande, ce qui complexifie nos recherches.
De plus, ce stage en 5e année a pour objectif de nous permettre d’intégrer une entreprise sur des fonctions supports comme la direction générale, la comptabilité ou encore le service marketing et de se transformer en pré-emploi. On comprend donc que ce stage est d'un enjeu majeur !
La directrice de notre école ainsi que les enseignants nous conseillent depuis plusieurs années de privilégier nos réseaux directs pour contacter les entreprises qui nous intéressent. Et notamment le très important réseau des diplômés Vatel qui exercent dans le monde entier. Cette situation sanitaire nous a donc permis de réaliser à quel point le réseau des Vateliens est une aubaine, et à quel point il est puissant.
L'accompagnement qu'exerce l'école par le biais de séminaires de coaching de recrutement, ainsi que nos recherches personnelles ont permis à certains d'entre nous de trouver leur stage, mais ils ne sont pas majoritaires.
Nous étions nombreux en ce début d'année à vouloir rejoindre des établissements parisiens prestigieux, malheureusement très affectés par la situation et dans l'impossibilité d'accueillir des stagiaires car donnant la priorité à leurs salariés déjà en place et, pour la plupart en chômage partiel.
Beaucoup d'entre nous étaient aussi intéressés par un stage à l’étranger. Malheureusement, la fermeture de certaines frontières ne facilite en rien nos démarches. Certains d'entre nous ont pourtant réussi à trouver un stage à l’étranger, grâce notamment au réseau.
Le contexte actuel nous force donc à nous surpasser et nous donne l'occasion de développer de nouvelles compétences, pour pallier le manque d’offres de stage.
Nous sommes nombreux à avoir envoyé des candidatures spontanées. Néanmoins, je pense que nous devons être force de proposition et venir en aide aux établissements, leur apporter notre vision et mettre ainsi en pratique l’ensemble de nos connaissances théoriques acquises cette dernière année d'études en matière de gestion de crise et des risques.
Nous devons également faire preuve d’une grande polyvalence et de flexibilité si nous voulons démontrer à nos futurs managers notre employabilité.
D’un point de vue général, la pandémie nous force à être plus compétitifs, à revoir nos méthodes de recherche de stage et à avoir un comportement proactif afin de rassurer, accompagner et convaincre les établissements hôteliers. Il est vrai que cette crise sanitaire bouleverse nos habitudes, balaye nos certitudes, nos croyances et nos acquis. Mais je suis convaincu qu’elle nous offre aussi de nouvelles opportunités sur le marché du travail. A nous de les saisir. !
Rida Lebbos, étudiante 5e année - Vatel Lyon
Comment, nous étudiants Vatel, nous vivons la pandémie Covid-19 au quotidien
« Dès lundi et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermées ». Cette phrase prononcée par le Président de la République le 12 mars dernier a laissé de nombreux étudiants en France tant déconcertés qu’agréablement surpris.
En effet, nous ne nous rendions pas compte sur le moment de l’ampleur de ce qui se déroulait dans notre pays et la fermeture de notre école Vatel résonnait dans nos esprits comme deux semaines de vacances à venir.
Inutile de vous dire que les pendules furent vite remises à l’heure. En quelques jours, nos cours étaient réorganisés au format digital et, plus le temps passait, plus j’attendais avec impatience un retour à la normale, à revenir assister aux cours en présentiel. En effet, dans une école de management hôtelier, le contact humain fait partie de notre quotidien et il est difficile de s’en passer durant plusieurs mois.
Ainsi, le 7 septembre 2020, c’est avec grand plaisir que je retournais sur les bancs de l’école avec l’ensemble de mes camarades et professeurs pour intégrer la 5e et dernière année de mes études à Vatel. La pandémie de Covid-19 n’étant toujours pas maîtrisée, c’est en respectant les mesures imposées par le gouvernement que l’école a rouvert et a pu nous accueillir.
Quelles sont donc les mesures qui ont été mises en place ?
Tout d’abord, la direction des études nous a conseillé de prendre notre température tous les matins et de rester chez nous au moindre signe de fièvre ou à l'apparition du moindre symptôme. J'ai donc acheté un thermomètre et si, je l'avoue, la prise de température quotidienne ne fait pas toujours partie de ma routine matinale, nous sommes néanmoins tous très responsables et respectueux des procédures en place. Dès le moindre signe de la maladie, nous restons chez nous.
A notre arrivée à l’école, nous devons conserver notre masque et nous désinfecter les mains grâce à l’une des nombreuses bornes contenant du gel hydro alcoolique. Conserver le masque durant une journée entière s’avère difficile. Après 6 heures d’analyse financière, notre cerveau a besoin de beaucoup d’oxygène. C’est cependant un sacrifice à faire pour le bien de tous et la mesure est respectée. Nous sommes tous aussi très admiratifs face à nos professeurs qui arrivent à garder le masque la journée entière, d'autant plus que pour parvenir à capter notre attention, il leur faut souvent parler haut et fort à travers ce bout de tissu.
Seuls nos professeurs sont autorisés à toucher les poignées de portes pour ouvrir et fermer les salles de classe. Ils disposent de chiffons et de spray désinfectant pour nettoyer l’ordinateur de la salle, le tableau et le bureau avant de commencer le cours. Les étudiants sont priés de garder la même place tous les jours : nos bureaux sont disposés à un mètre les uns des autres et nous évitons de les déplacer, y compris lors des travaux de groupe.
Nous n’avons plus l’autorisation de déjeuner à l’école. Cette mesure est très controversée par les étudiants, contraints le midi de rentrer chez eux, de manger à l'extérieur ou de camper chez l’ami qui réside au plus près. Mais si certaines mesures nous semblent pénibles, nous les savons nécessaires : elles ont été prises pour le bien de tous, pour éviter qu'un cluster ne naisse dans notre école et que celle-ci soit contrainte de fermer. Nous voulons à tout prix éviter le retour de l'enseignement à distance.
Enfin, certaines mesures permettent d'éviter les croisements d'étudiants comme la sortie en décalé des classes lors des pauses.
Etudiants, nous savons qu’il est essentiel de faire un effort et que le risque 0 n’existe pas. Si certains d'entre nous ont été testés positifs au Covid-19, se sont confinés et vont heureusement bien, grâce à nos efforts collectifs et quotidiens, nous avons jusqu'ici réussi à limiter les cas de contamination. Notre but est, d’une part, de poursuivre cette année d’études dans un cadre propice au travail et sécurisé et, d’autre part, de trouver notre stage de fin d’études, véritable clef d'entrée dans la vie professionnelle.
Nous croisons les doigts pour que la situation sanitaire s’améliore en France et dans le monde car nous voulons débuter notre carrière dans l'industrie hôtelière. Néanmoins, une chose est sûre : notre secteur est en pleine réflexion stratégique. Il devra s’adapter très rapidement aux tendances du marché et sera contraint de se perfectionner dans la prévention des risques et la gestion des crises s'il veut assurer sa pérennité.