L’Hôtellerie Restauration : Quel bilan faites-vous de l’année 2021 dans le Finistère ?
Hubert Jan : La réouverture début juin avait plutôt été bonne, avec une activité relativement soutenue jusqu’au mois d’octobre. Malheureusement, dès le mois de novembre, notre activité a été perturbée, et encore plus en décembre où nous avons été sérieusement impactés, avec des annulations en série pour les repas de fin d’année. La situation est la même pour les bars. De plus, le télétravail a eu une résonance extrêmement négative sur l’ensemble de nos métiers, surtout en zone urbaine.
L’hôtellerie a aussi connu une année 2021 assez moyenne. On espère un retour à une activité quasi normale à partir du mois d’avril, pas avant. Notre chance, c’est que nous sommes le département français qui a le plus de kilomètres de côtes, avec un tourisme important. Notre hôtellerie est récente ou montée en gamme récemment, souvent en 4 ou 5 étoiles, avec parfois des restaurants étoilés Michelin. Dans ces établissements, l’activité est très bonne.
Quelles sont aujourd’hui les principales difficultés rencontrées par les professionnels ?
Nos inquiétudes se portent aujourd’hui sur les premières échéances de remboursement des PGE. Les entreprises n’ont pas retrouvé une économie normale, puisqu’on enregistre encore des baisses de 30 à 40 % d’activité. La reprise ne se fera pas avant Pâques. Nous demandons donc des reports d’échéances et une possibilité de rallongement du remboursement. De plus, du fait de ces PGE, les établissements ne peuvent plus solliciter d’emprunt supplémentaire, donc ne peuvent pas moderniser leur outil de travail alors que cela leur permettrait de relancer leur activité. Nous n’avons pas de réponse de la part du Gouvernement, alors que le calendrier est urgent. Cette demande est fondamentale pour notre économie.
De plus, la restauration ouvrière est confrontée à une difficulté spécifique dans notre département. Les entreprises du BTP bénéficiaient jusqu’à présent d’un droit coutumier sur les avantages en nature versés à leurs salariés, mais se font redresser par l’Urssaf depuis début janvier. Nous travaillons actuellement sur ce dossier. Enfin, malheureusement, on se rend compte depuis quelques jours que les gens sont apeurés par le contexte international de ce qui se passe en Ukraine.
Le marché de la restauration a-t-il évolué depuis la crise sanitaire ?
Depuis deux ans, la restauration traditionnelle indépendante, qui était leader, a perdu des parts de marché au profit de la restauration rapide - et des services de livraison - et des restaurants thématiques de chaîne. Nous devons certainement nous adapter, mais notre cœur de métier reste, quoi qu’on en dise, l’accueil des clients avec service à table.
Avez-vous noté des nouvelles attentes de la part de la clientèle ?
Les clients sont, comme ils l’ont toujours été, en attente de qualité et d’authenticité. L’accueil et la joie de recevoir sont les fondamentaux de notre métier et ce sur quoi j’ai toujours axé mon engagement militant.
Publié par Roselyne DOUILLET