The People, Jo&Joe, Meininger, Generator, Central Hostel, Pilo, UCPA Sport Station… Les hostels, auberges de jeunesse nouvelle génération, se sont multipliés dans l’Hexagone ces dix dernières années. Alors qu’ils regroupaient environ 2 000 lits en 2016, ils en représentent aujourd’hui plus de 16 000 portés par une trentaine d’opérateurs, selon les chiffres de Rydge Conseil (anciennement KPMG) dans sa dernière étude sur l’Industrie hôtelière française publiée en octobre dernier.
Qu’il s’agisse d’unités de plus d’une centaine de lits ou, plus rarement, de gros porteurs de plus de 900 lits, ces acteurs sont parvenus à réinventer ce modèle grâce à un design soigné et des dortoirs modernes, respectant l’intimité des voyageurs – rideaux, lits-capsules ou ‘cabanes’ – et des espaces communs animés. Une offre adaptée aux jeunes voyageurs, souvent internationaux, en quête de convivialité et d’expériences différenciantes, et peu attirés par l’hôtellerie économique classique.
Intérêt croissant des investisseurs
La frontière est cependant de plus en plus poreuse entre ces hostels nouvelle génération et les hôtels économiques hybrides – de type Eklo ou Jost – qui proposent également, en plus de leurs chambres classiques à destination de la clientèle loisirs et affaires, des lits en dortoirs et des espaces de restauration conviviaux, dans des établissements facilement accessibles en transports.
C’est ce constat qui a poussé le cabinet d’études Rydge à les regrouper cette année dans un observatoire spécifique des ‘hybrid’ho(s)tels’ en France, comme il le fait déjà pour les palaces et les résidences de tourisme. En effet, ces établissements “suscitent l’intérêt croissant de la part des investisseurs”, note l’étude. Et pour cause : malgré un léger recul du taux d’occupation à Paris en 2024, le prix moyen et le chiffre d’affaires par lit ont progressé respectivement de 7 et 9 %.
De plus, généralement engagés sur les sujets environnementaux et bien intégrés dans leur quartier, ils parviennent à promouvoir un tourisme plus durable et authentique. “Les acteurs du secteur sont désormais sensibilisés aux atouts de ce modèle et envisagent de plus en plus fréquemment son intégration dans leur développement”, explique Romain Lecomte, Senior Management Hospitality pour Rydge Conseil.
De nombreux projets en cours
Ainsi, en 2023, Eklo a levé 35 M€ pour assurer son développement en France, avec trois projets à Nantes, Marseille et Paris. L’année prochaine, l’enseigne Jost s’implantera à Marseille et le groupe Galia ouvrira un projet mixte rue Archereau à Paris (XIXe). Fin octobre, le groupe Honotel s’est lui aussi lancé sur ce segment via le lancement d’une nouvelle marque, Glint Hostels & Suites, en partenariat avec Bpifrance et BNP Paribas. Six premiers établissements (soit 400 chambres pour 1 500 lits) sont d’ores et déjà annoncés à Paris, Lyon, Nice, Bordeaux, Strasbourg et Toulouse, courant 2026 et 2027.
Pour Laurent Lapouille, président d’Honotel, cette nouvelle marque représente “une solide opportunité d’investissement par sa capacité à réaliser à emplacement égal des performances économiques largement supérieures à l’hôtellerie classique”. D’autant que “le concept est très modulable”, qu’il s’agisse de conversions d’hôtels existants ou de transformation d’immeubles de bureaux, ce qui permet “de multiplier les opportunités” à un moment où le foncier se raréfie. Des projets qui prouvent que, après la grande vague lifestyle, les modèles hybrides pourraient bien devenir le moteur du développement dans les années à venir.
Publié par Roselyne DOUILLET
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