Lyon, classée deuxième ville de France pour le tourisme d’affaires et de congrès (selon le classement ICCA 2023), a le vent en poupe : le marché hôtelier, historiquement orienté sur l’hôtellerie d’affaires, s’y porte bien, notamment sur les segments économiques et milieu de gamme. “Cela s’explique par un contexte économique favorable à Lyon, la bonne connectivité de la ville et des évènements générateurs de nuitées – comme le salon Sirha. En parallèle la clientèle loisirs se développe, avec, entre autres, une clientèle estivale qui pouvait manquer avant le covid”, analyse Aurélien Passaquay, directeur associé du bureau lyonnais du groupe de conseil en immobilier hôtelier Christie & Co. Si le marché lyonnais reste fortement dépendant des évènements – entraînant une variabilité des performances hôtelières d’une année à l’autre – sa dynamique continue d’attirer les investisseurs. En 2020, des transactions majeures ont boosté les montants des ventes et l’intérêt pour l’hôtellerie. Actuellement, “les hôtels les plus recherchés à l’achat sont ceux de catégories 3 et 4 étoiles. Nous rencontrons aussi des profils d’acquéreurs cherchant de petits hôtels 2 étoiles dans l’objectif de les faire monter en gamme”, ajoute-t-il. L’hôtel-bureau reste toujours le graal. “Les hôteliers essaient de le rendre plus attractif pour faire venir des clients l’après-midi et en fin de journée, avec des offres de coworking, de tea-time, etc.”, complète Boris Duclos, négociateur hôtels au bureau lyonnais de Christie & Co.
Des profils d’acquéreurs variés
Les acquéreurs sont des professionnels investisseurs, à l’instar de Sohoma ou Extendam, qui ont de nouveau acheté des hôtels lyonnais en 2024, ou des investisseurs régionaux comme Dalofi ou G&C Développement. “En parallèle, nous voyons aussi de “petits profils”, des privés qui se portent acquéreur d’un second établissement, ou encore des groupes qui jusqu’alors n’étaient pas présents à Lyon, comme Castellet Hospitality ou Océania Hôtels”, détaille Aurélien Passaquay. Si les investisseurs scrutent les offres sur toute l’agglomération, les demandes sont plus fortes sur deux secteurs : la presqu’ile lyonnaise (Ier et IIe arrondissements), et l’est lyonnais, zone très performante sur la clientèle affaires grâce à la proximité de l’autoroute A43, de pôles économiques (Bron, Saint-Priest), et du parc des expositions Eurexpo.
Le dynamisme de l’hôtellerie lifestyle
Fait particulier : avec 8 % de ses chambres d’hôtel classées comme lifestyle, Lyon se positionne dans la moyenne haute de ce segment en France (comme Lille et Bordeaux). Il a particulièrement émergé dans les catégories économiques et milieu de gamme. “Ce segment séduit les groupes souhaitant s’implanter à Lyon. Les coûts de développement de ces hôtels sont plus onéreux, ce qui se répercute sur le prix moyen des chambres. On note aussi que l’offre de restauration y est qualitative et consommée par la clientèle locale”, analyse Luc Espaillard, directeur associé hôtels conseil et valorisation pour Christie & Co. Plusieurs hôtels 3 et 4 étoiles (nouveaux ou rénovés) ouvriront d’ici 2028 à Lyon, dont le Grand Mess – un hôtel de 100 chambres porté par le groupe Mess Family.

Publié par Laetitia BONNET-MUNDSCHAU