“On évite d’aller déjeuner en ville les jours de grève. On sait que les transports et la circulation vont être perturbés, alors on préfère rester au bureau”, explique un groupe d’employées d’une administration située place Charles-de-Gaulle à Rennes (Ille-et-Vilaine), lieu de rassemblement des grévistes chaque semaine. Et si les restaurateurs du centre subissent immanquablement des pertes en termes de fréquentation, cela peut parfois aller plus loin. Comme le 5 décembre dernier, jour de manifestation nationale massive, où des casseurs s’en sont violemment pris à de nombreuses vitrines. Dans un tweet, Ouest-France annonçait ainsi : “Des manifestants s’en prennent aux vitres de l’hôtel-restaurant Balthazar, l’une d’elles a cédé sous les coups.”
Pour les restaurateurs plus excentrés, les conséquences peuvent elles aussi être négatives. Comme au Beauregard, situé dans un quartier périphérique, à proximité immédiate de nombreuses collectivités. “Il y a deux semaines, on a perdu 30 couverts le jour de la grève, soit 50 % de notre fréquentation habituelle. Le lendemain, on a fait entre 10 % et 15 % en moins. Même si on a davantage subi le mouvement des gilets jaunes de 2018, on estime à environ 10 % de baisse de fréquentation les jours de grève”, explique Cyril Briand, gérant de l'établissement.
Le contrepied des grèves
Pourtant certains jouent au contraire de ce mouvement de grève. Comme le 2, rue des Dames, établissement situé dans le Vieux-Rennes, qui annonçait sur sa page Facebook : “9 janvier, 09 : 25. Pas de mouvement de grève aujourd'hui pour les frères Moreau ! Le restaurant est ouvert”, espérant ainsi réaliser leur chiffre d'affaires journalier malgré le contexte perturbé. D'autres encore ne subissent que très peu le mouvement : “Nous n'avons pas vraiment eu de baisse de fréquentation. Le premier jour de grève, il y a eu l'annulation de deux tables le lundi soir et le mardi, à savoir entre 12 et 15 personnes. Mais, globalement, nous avons fait un très bon mois de décembre et on continue à faire le plein, surtout du jeudi au dimanche, même les jours de grève”, confie Nicolas Meunier, l'un des deux chefs du nouveau restaurant Origines.
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Publié par Stéphanie Decourt