L’Hôtellerie Restauration : Comment êtes-vous passé de financier à Londres à hôtelier ?
Georges Saier : J’ai passé vingt ans à Londres, de 1989 à 2009, où je dirigeais une banque. En parallèle, à partir des années 2000, j’ai commencé à investir dans des hôtels. En 2009, j’ai vendu ma société pour revenir en France. C’était l’occasion de développer une activité dans l’hôtellerie-restauration via mon groupe Very. J’ai également une activité d’investissement dans les start-up. Depuis cinq ans, nous sommes passés d’investisseur à opérateur dans tous les hôtels que nous achetons.
Quels sont vos hôtels cibles ?
Nous cherchons des établissements que l’on peut sublimer. Nous visons des hôtels à fort ADN, avec un emplacement emblématique, situés dans des villes françaises avec une activité économique tout au long de l’année, en 4 ou 5 étoiles et sans nous limiter sur le nombre de chambres. C’est le cas, par exemple, de l’hôtel Silhouette à Biarritz, des Roches blanches à Cassis ou encore de La Ponche, à Saint-Tropez, que nous allons ouvrir pour la première fois en hiver. Notre but, ensuite, est de positionner nos hôtels comme premiers de leur catégorie. En parallèle, nous pouvons également, de façon opportuniste, acheter des hôtels en plein centre-ville, notamment à Paris. Nous cherchons à nous développer avec un hôtel par an, en moyenne.
En tant qu’ancien financier, pensez-vous que le secteur de l’hôtellerie-restauration intéresse toujours les investisseurs ?
L’investissement dans le secteur de l’hôtellerie-restauration a toujours intéressé. Dans les années 2010-2013, de nombreux financiers ou de groupes familiaux sont entrés dans le secteur car il y avait des intérêts liés à l’impôt sur la fortune. Ils achetaient un hôtel, ils donnaient les clés à un groupe international et ils voulaient surtout être tranquilles. Ils n’investissaient pas dans la restauration, car c’est plus contraignant. Avec des taux qui remontent, ils risquent de moins s’intéresser au secteur. Concernant les banquiers, ils sont plus frileux, mais s’ils sont rassurés, si le positionnement est clair, alors ils sont intéressés. Je ne suis pas inquiet pour le financement. Quand on est un professionnel du métier, trouver des financements reste faisable. Ce qui angoisse le plus les restaurateurs et les empêche de dormir aujourd’hui, c’est le manque de personnel.
Côté restauration justement, quelles sont vos ambitions ?
Nous avons un objectif ambitieux de développement, avec notre partenaire Jean Valfort, en multipliant notre taille par quatre d’ici cinq ans. Nous voulons aller vite, en visant des villes comme Nice, La Baule, Strasbourg ou encore Bordeaux. On a un concept qui fonctionne et qui s’adapte facilement, Bocca. Avec cette équipe, nous sommes capables de le faire.
Comment voyez-vous les codes de l’hospitalité de demain ?
La qualité et la personnalisation du service sont un plus considérable. Cela va être de plus en plus important, quelle que soit la classe de l’hôtel. Les détails vont compter de plus en plus. Il faut également être sensible à l’expérience de la femme à l’hôtel. S’il faut proposer une restauration saine, faisons-le. C’est ce qui touche la nouvelle génération. Dans nos hôtels par exemple, nous proposaons des sèche-cheveux Dyson. C’est très cher, mais c’est tellement agréable de trouver à l’hôtel des choses qu’on aimerait avoir chez soi.
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Publié par Romy CARRERE