L’hôtellerie n’en finit pas d’évoluer. Certes, on vient encore, avant tout, pour dormir dans un hôtel, mais les concepts continuent leur mutation. C’est le cas de French Theory. L’idée : récupérer un ancien hôtel de quartier à deux pas de la Sorbonne et du Panthéon, à Paris (Ve), et le métamorphoser en un lieu de vies. Le “s” à vie n’a rien d’anodin. Car dans cet établissement de 48 chambres, entièrement rénové par CUT Architectures – dont c’était le premier hôtel -, on vient dormir mais aussi manger, boire, écouter de la musique, rencontrer des artistes, graphistes, créateurs… bref, prendre le pouls du Quartier latin, connu pour ses universités, ses librairies et ses cafés, mais bientôt aussi pour French Theory.
C’est ce qu’espèrent, en tout cas, leurs deux fondateurs : Tiana et Aurélien Armagnac. Elle vient d’Australie, lui de Paris. Ils se sont rencontrés à l’université Paris-Dauphine, le temps d’un échange Erasmus. Après un début de carrière aux services généraux d’une ambassade pour elle, et dans la finance puis l’hôtellerie pour lui, ils ont eu envie d’associer leurs expériences pour créer un concept hôtelier novateur, une hôtellerie différente, ouverte sur la culture et l’ADN d’un quartier.
Les podcasts pour prolonger l’expérience une fois de retour chez soi
Pas de réception chez French Theory, une borne permet check-in et check-out. Mais l’accueil n’est pas désincarné pour autant : une personne reste présente pour accompagner le voyageur dans l’hôtel, lui parler du quartier, évoquer les facilités qui vont agrémenter son séjour. À l’instar du Coffee Theory, conçu pour petit déjeuner, déjeuner, goûter ou encore boire un café – torréfié par Coutume Café. Avec une carte courte, qualitative – produits de saison toujours et locaux en priorité – et la volonté de remplacer le buffet du matin par un service à table, avec la possibilité de découvrir les versions française, healthy ou anglo-saxonne du petit déjeuner. La vente à emporter permet “de s’ouvrir aux Parisiens du quartier”, souligne Tiana Armagnac. Autres curiosités à tester chez French Theory : le Shop, pour dénicher livres, disques, illustrations, objets, les showcases organisés dans l’hôtel, le chromecast dans chaque chambre, ou encore les podcasts pour prolonger l’expérience French Theory une fois de retour chez soi. “Une expérience qui consiste à déconstruire la vision de l’industrie hôtelière”, résume Aurélien Armagnac.
À partir du printemps 2020, French Theory servira aussi à dîner. Et le concept devrait faire des petits : Tiana et Aurélien Armagnac parlent d’un projet prévu d’ici à 2021 sur la rive droite parisienne. D’autres grandes villes européennes sont également dans la ligne de mire du duo. Et ce, toujours en intégrant chaque établissement dans la vie culturelle du quartier où il s’implante et en ciblant des urbains, curieux, voyageurs, connectés, âgés de 25 à 60 ans, capables de payer une chambre entre 150 et 300 € pour vivre autrement l’hôtel.
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Publié par Anne EVEILLARD