D'après le GNI, seulement 4 % des professionnels des CHR ont fait, à ce jour, des demandes d'aide au paiment de leur facture Pour avancer au mieux sur ce sujet, le GNI fait appel à un maximum de professionnels, en leur demandant d'envoyer leurs factures d'électricité afin de pouvoir présenter des chiffres réels au Gouvernement. Le syndicat a également questionné Delphine Boisseau, directrice commerciale entreprise EDF région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pourquoi les factures ont-elles augmenté ?
Delphine Boisseau : On fait face à une crise énergétique inédite, européenne, marquée par une très forte augmentation des prix. Cette crise est essentiellement d’origine gazière avec la conjonction de deux phénomènes : une très grosse demande liée à la reprise économique post-covid, mais aussi une contraction de l’offre avec l’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les approvisionnements en gaz européen.
En quoi cette envolée du gaz impacte-t-elle les prix de l’électricité ?
Dans la communauté européenne, les prix de l’électricité sont directement indexés sur les prix du gaz parce que cette convention européenne stipule que pour rémunérer les producteurs d’électricité, il faut rémunérer au juste coût à hauteur du dernier moyen de production opéré, c’est-à-dire les centrales gaz.
D'autant qu'il y a une moindre disponibilité des moyens de production, notamment hydraulique et nucléaire. Cette année, nous avons connu une grosse sécheresse. L’été a également été moins propice à l’utilisation du nucléaire, l’arrêt de certains réacteurs, plus l’effet de la corrosion sous contrainte du circuit de refroidissement… Aujourd’hui, les équipes d’EDF sont mobilisées pour remettre un nombre maximum de nucléaire en service.
Les prix vont-ils évoluer ?
Beaucoup de facteurs vont influer sur les prix. Il y a l’équilibre entre l'offre et la demande, et des décisions qui pourraient être prises au niveau de l’Europe et le conflit russo-ukrainien. Aujourd’hui, il n’est pas donc possible de se positionner sur les prix.
Comment bénéficier du bouclier tarifaire ?
Les entreprises qui sont au tarif réglementé de vente - avoir une puissance souscrite inférieure à 36 KVa, moins de 10 salariés et moins de 10 M de chiffre d'affaires -, vont bénéficier du bouclier tarifaire, ce qui fait que la hausse des prix de l’énergie pour 2022 est plafonnée à 4 % et à 15 % pour 2023. Si vous êtes éligible au tarif réglementé de vente mais que vous êtes en offre de marché, vous pourrez bénéficier d’un dispositif qui vous permettra de bénéficier quasiment du même niveau de protection que le bouclier tarifaire. Mais nous attendons les conditions exactes. Si la puissance est supérieure à 36 KVa, des dispositions permettent de limiter la hausse : l’accès réglementé au nucléaire historique, un dispositif mis en place en 2011, pour permettre aux fournisseurs alternatifs notamment d’acheter à EDF de l’énergie à un prix modéré. Cela a permis aux entreprises françaises de bénéficier des prix fourniture parmi les plus bas d’Europe. Deuxième point : concernant les taxes, il y a aussi des dispositifs fiscaux qui se mettent en place.
Autre dispositif d’aide : l’amortisseur électricité. Une quote-part de votre facture sera prise en charge sous forme d’aide par l’État, qui vous sera donc reversée, et qui sera la différence entre un prix de référence fixé par l’État et celui du marché. Ensuite, un dispositif d’aide pour les entreprises dont la part énergie est supérieur à 3 % du chiffre d'affaires avec des conditions encore complexes, dont le dispositif devrait s’alléger.
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Publié par Romy CARRERE