Enseignement : une rentrée 2024 en demi-teinte

C’est dans l’attente d’un nouveau gouvernement que se prépare la rentrée scolaire. Dans les lycées professionnels, les uns vont faire avec, mais d’autres s’interrogent notamment sur la mise en place de la réforme de l’année de terminale dans le cursus du bac pro. Point positif : les jeunes sont au rendez-vous et les formations font le plein.

Publié le 29 août 2024 à 11:00

Place à “un contexte inédit sur le plan politique” pour cette rentrée 2024-2025. C’est Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale démissionnaire, qui l’a ainsi spécifié lors d’une conférence de presse le 27 août dernier. Malgré cela, la locataire de la rue de Grenelle a assuré que “la rentrée est prête”. Avis partagé par Esther Milland, présidente de l’Association nationale des écoles privées d’hôtellerie et de tourisme (Anephot). Et ce d’autant que “les effectifs devraient être bons”, confie-t-elle. “Nous n’avons pas encore les retours de toutes les régions, mais pour l’heure les jeunes sont au rendez-vous aussi bien en cuisine que dans les métiers du service”, poursuit Esther Milland. Bruno de Monte, lui aussi, parle de recrutements “qui se sont bien passés”. Le directeur général de Médéric, l’école hôtelière de Paris (XVIIe), a même pu constater des effectifs en nette augmentation en BTS et en pâtisserie. Il ajoute : “Les jeunes sont motivés.” “Nous observons un réel engouement pour l’apprentissage. Ce n’est plus une voie de garage”, renchérit Frédéric de Ravinel, directeur du lycée Sainte-Anne à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui affiche un taux de réussite de 100 % chez les apprentis.

Un bac pro “particulièrement chahuté, avec des modifications à répétition”

Un premier bémol vient du côté de l’Association française des lycées d'hôtellerie et de tourisme (Aflyht). Son président Christophe Joublin s’adresse volontiers au futur ministre de l'Éducation nationale : “Laissez le temps aux équipes pédagogiques de s’adapter à une réforme avant d’en préparer une autre !” Il cible en particulier le bac pro, “particulièrement chahuté ces dernières années avec des modifications à répétition.” En effet, la classe de terminale de ce cursus fait l’objet d’une réorganisation, en vue de “lutter contre le décrochage scolaire, améliorer la réussite aux examens, dans les poursuites d’études et jusque dans l’insertion professionnelle des lycéens”, explique-t-on au ministère de l'Éducation nationale. Sauf que Christophe Joublin s’interroge sur “l’adhésion des élèves et des familles au choix à faire, mi-mai, entre la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle, c’est-à-dire entre six semaines de cours de préparation à l’enseignement supérieur ou six semaines supplémentaires – rémunérées - de période de formation en milieu professionnel.” Pour le président de l’Aflyht, “quid des jeunes en déshérence sociale ou scolaire face à la possibilité de percevoir un salaire à quelques semaines de décrocher son bac ?” Esther Milland nuance : “À chaque rentrée, il faut faire et défaire… À nous de nous adapter, surtout si, au bout du compte, il s’agit de répondre aux attentes des entreprises sur le terrain, mais aussi d’aider les jeunes à devenir de bons citoyens et de bons professionnels.”

“Une baisse constante des prises en charge financières par les Opco”

“Cette rentrée est marquée par une dynamique aussi bien du côté des enseignants que de celui des élèves. Les jeunes sont heureux de se former aux métiers de l’hospitalité et ce d’autant que le secteur leur donne de nouvelles possibilités pour davantage de qualité de vie, à l’instar de la semaine de quatre jours”, constate Frédéric de Ravinel. Optimisme partagé par Bruno de Monte : “À Médéric, les 700 apprentis ont tous été placés dans de bonnes maisons.” Toutefois, il s’inquiète quant au financement de l’apprentissage. “Nous assistons à une baisse constante des prises en charge financières par les opérateurs de compétences [Opco]. Pour le BTS, c’est encore correct, mais certaines formations ont perdu 30 % de leur niveau de prise en charge en trois ans. À ce rythme, nous risquons de mettre les CFA en difficulté et de diminuer le niveau de formation, alors que l’on devrait tout miser sur l’Éducation nationale”, explique le directeur général de Médéric, l’école hôtelière de Paris. Un système éducatif que Christophe Joublin souhaiterait “décorrélé du politique” et plus attractif pour les enseignants, dont certains manquent à l’appel. Enfin, face à certains abus, Bruno de Monte réclame “une régulation du marché de la formation”, doublée d’une obtention de la certification Qualiopi “à re-préciser”.


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Publié par Anne EVEILLARD



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