En 2014, naissait le groupe hôtelier Millésime. Sa croissance est rapide, d’abord en étant propriétaire murs et fonds de ce qu’ils nomment leurs “maisons”, puis en gestion pour compte de tiers. “Nous sourcions, construisions et exploitions des maisons [des établissements hôteliers comme les châteaux de Théoule, de Brindos ou de Léognan ou l’hôtel du Soleil d’or à Megève, NDLR] pour des investisseurs tiers, en l’occurrence le groupe BMF. Ce modèle permettait d’aller plus vite et donc de constituer avec Millésime un groupe plus important”, explique le fondateur, Philippe Monnin, toujours très combatif. En 2024, au moment du litige avec BMF, le groupe gérait alors huit maisons pour plus de 35 M€ sous gestion et 700 salariés. En outre, huit projets de développement étaient en cours d’étude et de lancement.
Les raisons d’un naufrage
“Le litige avec BMF, qui a accaparé toute l’année 2024, a été un véritable coup d’arrêt à notre développement et nos activités. Nous avons même dû nous protéger en juin 2024 par une procédure de redressement judiciaire. Nous sommes sortis de ce litige en janvier 2025 par un accord transactionnel important. Nous devrions sortir de notre redressement par un plan de continuation avant la fin de l’année. Cela permettra de rembourser nos dettes, en particulier envers nos associés qui nous ont fait confiance depuis plus de dix ans”, promet l’entrepreneur gascon. La perte de plus de 80 % du chiffre d’affaires sous gestion avec les maisons BMF et l’arrêt du Domaine de Raba en avril 2025, ont entravé un possible accord avec les créanciers fonciers. En outre, début 2025, le retard pris sur les nouveaux projets a justifié la nouvelle stratégie de redéploiement des activités de Millésime. Le groupe exploite toujours le Château de Sacy en France (Marne) et Cocorico à Porto (Portugal).
Rebondir avec les Keeners
“Nous continuons de sourcer de nouveaux lieux, d’y définir des concepts réceptifs originaux et de les proposer à des investisseurs financiers et/ou exploitants qui peuvent les acquérir en l’état ou nous confier la gestion de leur projet jusqu’à la livraison complète”, développe le fondateur de Millésime, qui confirme renoncer à la gestion hôtelière directe. Dans ce cadre, les actifs de Sacy et Porto devraient être cédés en 2026. D’un autre côté, le groupe développe un nouveau concept : keens.life, qui sera lancé officiellement en janvier prochain. “Il s’agit d’une nouvelle approche de l’hospitalité basée sur l’émotion, l’expérience et le partage. Des communautés de passionnés, les Keeners, se retrouvent, échangent, concourent et réservent des séjours à partir de leurs passions sur une plateforme boostée à l’IA. Cette dernière leur concocte des séjours hyper personnalisés, construits avec les offres de nos affiliés hôteliers, fiers et forts de leurs savoir-faire, de leurs belles maisons et de leurs beaux terroirs. Avec en plus quelques belles expériences “studio” créées par nos équipes et nos experts… Surprise !”, s’enthousiasme l’hôtelier. Une centaine d’hôteliers auraient déjà rallié le programme. Le tribunal de commerce de Bordeaux veut croire en cette “remontada” et a prononcé, mercredi 8 octobre, la poursuite du plan de continuation. “L’audience finale sera le 3 décembre avec un délibéré de 2 à 3 semaines et l’espoir d’une sortie officielle du redressement judiciaire le premier jour de la nouvelle année 2026. Nous sommes bien vivants !”, conclut Philippe Monnin.
Publié par Francois PONT
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