Un mois après son ouverture, Yima arbore toujours une façade minimaliste. Encore dénuée d’enseigne, l’adresse phocéenne n’a pourtant eu aucun mal à se faire connaître, affichant 70 couverts par service en semaine, et jusqu’à 90 le week-end. "C’est un gros lancement, bien que je n’aie pas du tout communiqué. J’ai créé le compte Instagram la veille de l’ouverture. Le bouche à oreille et les médias ont très bien fonctionné !", se félicite la fondatrice, Ella Aflalo.
Chez Yima (contraction de "yema" en kabyle et "ima" en hébreu, deux mots qui signifient "maman"), la jeune femme met à l’honneur ses origines méditerranéennes : "Mon père est marocain, ma mère israélienne. J’ai voulu proposer une cuisine de maman moyen-orientale, généreuse et contemporaine." À ses côtés, trois cuisinières (Luna qui a grandi en Turquie, Aline aux origines grecques et Samira l’Algérienne) apportent leur bagage culturel et culinaire. "J’aime les échanges, la transmission, le partage", souligne la chef.
La carte, renouvelée toutes les trois semaines, propose une cuisine épicée et colorée, comme ces Patates douces rôties, crème crue, harissa maison à l’amande, grenades fraîches, cerfeuil et sumac, ou encore cet Effiloché d’agneau, crème d’artichaut, crudo de fenouil, rhubarbe, lait ribot et jus d’agneau au sumac. Le week-end, les plats copieux se dégustent à plusieurs, dans un esprit "familial de partage et de convivialité". Le ticket moyen, quant à lui, oscille entre 20 € en semaine et 30 € le week-end.
"Il faut d’abord trouver son style"
Formée à l’Institut Paul Bocuse de Lyon, la jeune femme a fait ses armes à Saint-Tropez, auprès du chef triplement étoilé Arnaud Donckele, avant de travailler dans différents établissements bistronomiques parisiens, puis comme chef à domicile à Lyon. L’an dernier, le concept store marseillais Jogging l’a accueillie en résidence pendant six mois. "J’ai cuisiné des brunchs israéliens. Je me suis alors aperçu que les gens ne connaissaient pas cette cuisine et qu’il y avait une carte à jouer", glisse-t-elle.
À 26 ans, Ella Aflalo n’a peur de rien. "Il ne faut pas ouvrir trop vite ni trop jeune, sinon on peut se brûler les ailes. Il faut d’abord trouver son style. Mais à mon âge, il serait dommage de se limiter. Plus tard, peut-être que j’ouvrirai quelque chose de plus grand ou des antennes, que je participerai à une émission télé ou que je publierai un livre… Les champs sont ouverts !"
Publié par Violaine BRISSART