Le 11 janvier dernier, les apprentis du lycée-CFA Belliard, à Paris (XVIIIe), ont préparé des brochettes avec Élisabeth Borne. Toque sur la tête, la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion les a secondés en cuisine, à l’occasion du deuxième anniversaire du CFA des chefs, premier centre de formation des apprentis inter-entreprises. Ce CFA d’un nouveau genre a vu le jour sous l’impulsion de la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 et de l’implication des groupes Accor, AccorInvest, Adecco, Korian et Sodexo. L’idée de départ : permettre aux apprentis de bénéficier d’une formation, d’une entreprise d’accueil garantie pour leur alternance et d’opportunités d’emploi dans l’un des cinq groupes cofondateurs. Un projet ambitieux, qui fait déjà ses preuves.
Depuis septembre 2020, 400 jeunes adultes de 17 à 29 ans, et au-delà de cette tranche d’âges pour les personnes en situation de handicap, ont intégré ce CFA, sur l’un de ses 14 campus à Paris, Lyon (Rhône) et Marseille (Bouches-du-Rhône). Le tout assorti d’un taux de réussite de 90 % pour la première promotion 2020-2021. “Ce CFA inter-entreprises permet de créer des passerelles entre différents métiers, ainsi que des parcours professionnels avec des perspectives d’évolution. C’est une bonne façon de répondre aux tensions de recrutement dans l’hôtellerie et la restauration”, a expliqué la ministre. Elle a débattu avec des représentants des cinq groupes cofondateurs du CFA des chefs, dont Maud Bailly. La directrice générale du groupe Accor pour l’Europe du Sud a reconnu que “l’État ne peut pas tout” et insisté sur “la responsabilité sociétale des entreprises” dans le domaine de la formation.
90 % de reconversions professionnelles
Autre point fort du CFA des chefs : “La diversité des profils des apprentis”, a souligné Élisabeth Borne. On recense, en effet, 41% de femmes, 17 % d’apprentis en situation de handicap et 90 % de reconversions professionnelles, pour une moyenne d’âge de 23 ans. Lors du débat, la ministre a ainsi échangé avec Oualid, 25 ans, qui a multiplié les petits métiers avant d’intégrer le CFA des chefs. Puis, en se rendant dans les cuisines du lycée hôtelier parisien, Élisabeth Borne a rencontré un ex-enseignant et un ancien ingénieur qui ont tout quitté pour endosser toque et tablier. La ministre a, enfin, insisté sur l’importance de “former les jeunes et les demandeurs d’emploi, qui n’ont pas toujours les compétences requises pour le métier qu’ils souhaitent exercer”. “Il faut changer l’image de l’alternance”, a-t-elle conclu. Le CFA des chefs va en ce sens.
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Publié par Anne EVEILLARD