En 2011, Elior fêtait ses 20 ans. Un anniversaire en grande pompe : depuis sa création, le groupe de restauration collective et de concessions a multiplié par 10 son chiffre d'affaires, par 9 le nombre de ses salariés (85 000 personnes dans 14 pays) et par 30 son résultat d'exploitation. Les ventes du groupe français, n° 3 européen de la restauration, ont bondi de 10,4 % lors de l'exercice 2010-2011 (clos le 30 septembre), à 4,175 milliards d'euros - soit 2,813 milliards d'euros pour l'activité restauration et services et 1,361 milliard pour l'activité de concessions. La progression du résultat opérationnel courant a été plus rapide : + 14 %, à 254 millions. "Le bilan de notre dernier exercice est très satisfaisant. Depuis notre sortie de bourse en 2006, les ventes et l'Ebitda [excédent brut d'exploitation, NDLR] ont progressé de 40%", se félicite Robert Zolade, fondateur et président du conseil de surveillance du groupe. Autre fait marquant pour 2011 : le groupe a largement développé sa branche concessions qui représente désormais un tiers de son activité, soit 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
N° 1 en France, Italie et Espagne
L'exercice en cours est tout aussi prometteur. Et pour cause, Elior a bouclé en mars dernier sa 14e acquisition en achetant Ansamble, groupe familial basé à Vannes (56), qui pèse 150 millions d'euros de chiffre d'affaires. Grâce à cette opération, le groupe devient n° 1 ex-aequo en France de la restauration collective avec Sodexo, et table sur un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros dans l'Hexagone pour ses activités de restauration collective et de services. Elior est également devenu numéro un en Italie en restauration collective depuis l'acquisition en mars de Gemeaz. Même constat en Espagne, où le groupe occupe la première place depuis l'acquisition de Alessa, en septembre dernier. "Aucune opération n'a été un échec. Elles ont été réalisées dans un délai de douze à vingt-quatre mois. Nous avons une stratégie constante et différenciante : l'exercice en cours marque notre objectif qui est de parvenir au leadership en restauration collective", souligne Gilles Petit, directeur général du groupe Elior.
Pour l'heure, la priorité est de s'affirmer dans la restauration de concessions (gares, aéroports, autoroutes…). Elior a récemment remporté l'appel d'offres de la gare de Lyon pour un CA de 200 M€ sur dix ans, soit 19 % du CA du marché des gares en France. Et vient tout juste de gagner le contrat de l'aire d'autoroute de Poitou-Charentes (A10) pour un CA de 90 M€ sur quinze ans. Mais c'est surtout aux États-Unis que le groupe compte déployer son activité en concession. Il vient de récupérer le management de sa filiale américaine Areas (600 M€ de chiffre d'affaires).
Pour l'exercice en cours, le groupe vise un chiffre d'affaires de 4,9 milliards d'euros, réparti à hauteur de 56 % en France et 44 % à l'international (contre respectivement 62 % et 38 % en 2010-2011). Cette année, l'effectif devrait atteindre 95 000 personnes (contre 84 000). D'ici à 2015, les prévisions tablent sur un chiffre d'affaires de "6 milliards d'euros, un Ebitda de 400 M€ et un effectif de 100 000 personnes". Par ailleurs, détenu à 25 % par son fondateur et à 70 % par le fonds d'investissements anglais Charterhouse/Chequers, Elior a renégocié le remboursement de sa dette (1,8 milliard d'euros au 31 septembre), repoussant de 2013 à juin 2017 sa prochaine échéance majeure. Ce qui permettrait "de donner de la visibilité à l'équipe de direction et de déblayer le chemin".
Publié par Hélène BINET