"Frugalité" certes, mais faut-il en déduire austérité à tous les étages ? Il est certes plus facile de jouer sur les mots que de maintenir son chiffre d'affaires lorsque les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front de l'économie.
Lors du congrès de l'Umih qui s'est déroulé la semaine dernière à Cannes, le président Roland Héguy a certes évoqué une profession "sacrifiée", tout en appelant à refuser la résignation. Bien sûr, entre les ravages du chômage dans de nombreux secteurs industriels, le matraquage fiscal de plus en plus démoralisant, l'attentisme des consommateurs et des investisseurs face à la redoutable perspective d'un cycle déflationniste (pourquoi acheter ou investir aujourd'hui si cela coûte moins cher demain ?), les perspectives pour 2014 n'incitent guère à l'optimisme. Bien sûr, les hausses de la TVA, dont l'effet immédiat ne peut être que négatif, ne contribueront guère à la relance d'une consommation atone.
Mais l'espoir doit animer tous ceux qui ont encore l'esprit d'entreprise : à eux de s'adapter à une demande de moins en moins dépensière. Les 'années fric' sont bel et bien terminées, et au lieu de pleurer sur le bon vieux temps, il appartient aux professionnels de la consommation hors domicile de faire preuve d'autant plus de créativité. L'avenir appartient à ceux qui sauront offrir la perspective de "faire bonne chère avec peu d'argent", un peu comme au temps de Molière.
Publié par L. H. R.