Bref, les annonces les plus inattendues relatives à la TVA sur la restauration ont au moins le mérite de souder l'ensemble de la représentation professionnelle dont l'unanimité n'a jamais été le point fort à ce jour. Néanmoins, les perspectives d'un alourdissement ciblé de la fiscalité indirecte sur la profession ne peuvent que susciter une légitime inquiétude et une ferme opposition à toute mesure qui s'apparente davantage à un hold-up fiscal qu'à une répartition équilibrée de l'impôt.
Il est vrai que la prestation ambigue du député Thomas Thévenoud devant le congrès du Synhorcat - rendons-lui hommage d'avoir accepté de participer au débat dans une position délicate - n'incite guère à l'optimisme sur les intentions du Gouvernement à l'heure de l'examen du projet de loi de Finances dans une conjoncture considérablement dégradée.
Et la profession dispose d'arguments forts qui plaident en sa faveur au moment où la préoccupation fondamentale de tous les acteurs de l'économie reste les records de chômage qu'enregistre le pays. Comme vous lirez dans ce numéro (page 14) les explications de ce qu'on peut qualifier de front commun, il est inutile d'insister ici sur toutes les raisons qui militent en faveur du maintien de la TVA à taux réduit. Juste un chiffre pour situer l'ampleur des éventuelles conséquences d'un relèvement de ce taux : passer de 7 à 12 % représente une hausse du prélèvement de 72 % et de 7 à 19,6 %, un coup de massue de… 180 % ! Des chiffres à surligner dans les courriers aux hommes politiques.
Publié par L. H. R.