La violence en cuisine est un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. Les gestes agressifs ou déplacés envers les subalternes sont à dénoncer autant dans l'hôtellerie-restauration que dans les autres secteurs car, malheureusement, c'est la société dans son ensemble qui doit faire face à ces dérèglements de comportements condamnables à tout point de vue.
Ce que l'on oublie souvent, c'est que la profession subit aussi des attaques extérieures. Le vol à l'arraché au sortir de son établissement, car les voyous espèrent faire main basse sur la recette, est un grand classique. Il peut se transformer en agression physique très grave si le restaurateur ne se trouve pas en position de force. Sans compter les cambriolages qui touchent aussi bien les établissements en ville que ceux en zone isolée. L'argent, mais aussi les vins et spiritueux, les cigarettes… tout est bon à prendre. Les professionnels ont beau se barricader, poser des systèmes d'alarme et des caméras, le sentiment d'insécurité est passager pour certains et permanent pour d'autres.
Et que dire des agressions quotidiennes que les professionnels doivent endurer ? Restaurateurs, cafetiers, maîtres d'hôtel, serveurs… tous ceux qui sont en contact avec la clientèle le savent. Du ton désagréable à l'impolitesse caractérisée, il faut savoir rester stoïque pour ne pas exploser face à ceux qui n'ont aucun respect. Un cran au-dessus, il y a ceux qui s'énervent, injurient, en viennent aux mains, qu'ils soient irascibles ou ivres. Ces incivilités quotidiennes demandent de l'habileté, de la psychologie et de la diplomatie pour faire redescendre la pression. Il faut rester maître de ses émotions. Cela demande du métier.
Publié par Nadine LEMOINE