Il était effectivement temps que l'État s'engage afin de garantir, dans l'intérêt des uns et des autres, une saine concurrence dégagée des pratiques illicites comme la clause de parité tarifaire ou la mise à disposition obligatoire de la dernière chambre disponible.
Il est vrai qu'au fil du développement de la réservation en ligne, qui s'est aujourd'hui imposée comme le moyen universel de commercialisation hôtelière, les professionnels ont été rapidement emportés dans un système dont ils n'avaient pas les moyens de maîtriser l'évolution, et encore moins de contrer les dérives.
Or, tous les théoriciens de l'économie libérale conviennent du nécessaire équilibre des relations entre producteurs, distributeurs et consommateurs. Certes, les excès et les abus de position dominante constatés depuis un demi-siècle dans l'évolution de la grande distribution n'incitaient guère à l'optimisme sur un assainissement des pratiques qui n'assurent que la liberté du renard dans le poulailler.
La profession ne manquera pas de suivre attentivement un dossier qui a occupé la semaine dernière les travaux du Synhorcat et doit faire l'objet d'une mise au point lors du congrès de l'Umih qui se tient cette semaine à Cannes. Mais la tâche est loin d'être achevée à l'heure où les perspectives de croissance du tourisme mondial annoncent inévitablement des changements de mentalité et de comportement.
Sans oublier d'autres évolutions passionnantes mais tout aussi génératrices d'inquiétudes, qu'il s'agisse de la réservation en ligne pour les restaurants, la géolocalisation des établissements sur les smartphones et tablettes ou le 'profilage' de la clientèle. Là encore, la profession aura besoin de règles claires et équilibrées pour affronter à armes égales les géants du Net qui se disputent la domination du commerce.
Publié par L. H.