De même qu'il est très facile, par voie de sondage, de faire dire à la population qu'elle préfère la paix à la guerre sans grand risque d'erreur, les citoyens du pays où le repas gastronomique est élevé au rang de 'patrimoine immatériel de l'humanité' ne peuvent que se prononcer quasi-unanimement, à 91 %, pour le fait maison, alors que les professionnels sont 83 % à considérer que ce label aurait un impact positif sur la notoriété des restaurants.
Un tel résultat ne peut que conforter l'ensemble du monde de la restauration sur la nécessité de voir enfin aboutir un projet initié par la représentation parlementaire sous la forme de l'amendement Siré, du nom du sénateur auteur de cette proposition. Le débat étant porté devant le Parlement, il n'est pas utopique de songer qu'un tel texte pourrait facilement transcender les partis et les courants pour aboutir à un consensus. Certes, les élus de la Nation ont bien sûr des préoccupations autrement déterminantes à résoudre en ce moment, mais il n'est pas interdit d'espérer.
En revanche, la mise en oeuvre des détails du 'fait maison' risque de se révéler compliquée, dans la mesure où toute réglementation, classement, charte, convention et autres formes d'engagement collectif volontaire ou contraignant ne fonctionne que si le réalisme a présidé à son élaboration.
Or, la partie est loin d'être gagnée si la définition la plus précise possible de ce fameux 'fait maison' ne se transforme pas en oukase intangible inapplicable dans la réalité quotidienne des établissements. Car les résultats du sondage de l'Ifop créent pour la profession une obligation de résultat.
Publié par L. H.