Avant d'envisager les bonnes et les moins bonnes raisons qui ont conduit à cette mesure, il faut bien rappeler que l'eau gratuite est un 'usage' mais pas une obligation faite au cafetier, contrairement au restaurateur qui, lui, doit fournir la carafe d'eau gratuite pendant le repas.
Il faut également souligner que L'Avenir de l'eau, pour reprendre le titre d'un ouvrage récent de l'académicien Erik Orsenna, est l'une des préoccupations fondamentales de l'humanité alors que plus d'un milliard de nos congénères n'a toujours pas accès à l'eau potable. Ce qui interdit tout gaspillage hélas encore trop fréquent. L'eau est donc un bien d'une valeur appelée à s'accroître dans les prochaines décennies, dans des proportions qui ne permettront pas de le considérer comme un bien gratuit d'usage illimité.
Ces quelques données ne sont pas inutiles avant, bien sûr, de traîner les patrons d'établissements sur le bûcher de l'inquisition consumériste.
Pas besoin d'être un expert en marketing ou docteur en sociologie pour prédire les vives réactions de la clientèle face à l'obligation de payer ce qu'elle considère depuis toujours comme devant être gratuit. Et malgré l'adage des économistes qui nous rappellent à bon escient que dans la vraie vie, "le déjeuner n'est jamais gratuit", il vaut mieux faire la part des choses avant de s'engager dans un combat perdu d'avance. Surtout quand le verre d'eau vendu 20 centimes (difficile de faire moins) met le litre d'eau municipale au-dessus du tarif de la bouteille d'Evian…
En d'autres termes, les cafetiers toulousains (vous aviez deviné, les Airbus sont fabriqués en périphérie de la Ville rose) feraient mieux d'abandonner les quelques centimes d'euro du verre d'eau afin de protéger leur image et continuer à bénéficier de la sympathie de leurs habitués. D'autant que Toulouse a pris l'habitude de vivre intensément jour et nuit, ce qui ne devrait permettre aux uns et aux autres de fonctionner confortablement en continuant d'offrir le verre d'eau.
Publié par L. H.
jeudi 21 mars 2013