Au pays du 'repas gastronomique inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité', rien de plus naturel qu'une belle unanimité législative pour inclure dans une loi sur la consommation prévue pour la fin de l'année l'obligation faite aux restaurateurs de mentionner l'origine de leurs prestations.
Simple en apparence, ce principe se révèle difficile d'application sans une sérieuse analyse de ce que signifie le désormais célèbre fait maison que les députés voudraient rendre obligatoire afin de distinguer les 'vrais restaurateurs' des 'réchauffeurs' de plats préparés en amont.
Car la mise en oeuvre du dispositif, loin d'être achevée, soulèvera bien des objections, suscitera de fortes controverses et sans doute des débats enflammés au-delà des enceintes du Palais-Bourbon et du palais du Luxembourg.
Cette excellente intention qui a, le fait est assez rare pour être souligné, rassemblé majorité et opposition dans une splendide unanimité de défense du savoir-faire culinaire hexagonal, souffre néanmoins d'un lourd handicap de naissance : nul n'a cru bon de tenter une définition intangible du fait maison. Sans doute parce que la tâche se révèle beaucoup plus compliquée que d'instaurer un nouvel impôt, exercice auquel nos hommes politiques sont, il est vrai, particulièrement aguerris…
Pour en revenir aux cuisines des restaurants, la terminologie législative, loin d'être neutre, se doit d'apporter toutes les précisions qui ne sont pas contenues dans le projet 'fait maison à partir de produits bruts'. Pas besoin d'être un chef renommé ou un pro de la restauration thématique pour mesurer l'ampleur de la tâche afin de mettre d'accord des parties prenantes dont les intérêts sont parfois loin d'être convergents.
Et sans entrer ici dans les détails, il est essentiel pour la profession d'éclairer le législateur sur l'impératif incontournable d'information du client qui a parfois une vision passéiste des exigences de la restauration contemporaine.
Publié par L. H.
jeudi 22 août 2013