Comme d'habitude, il y a bien eu les agitations traditionnelles de la critique à la veille de la parution du guide rouge, agitation fondée sur les dérisoires querelles d'ego de quelques plumitifs en mal de notoriété.
Mais là n'est pas l'essentiel. Fidèle à ses habitudes, Michelin a communiqué a minima sur ses choix dont la lecture se suffit à elle-même depuis plus d'un siècle. Libre à chacun, bien évidemment, de suivre ou non les recommandations des inspecteurs de l'avenue de Breteuil.
Cette édition 2013, comme la couleur du temps, affiche une sobre demi-teinte qui se traduit par une économie stricte de nouveautés. Un seul nouveau 3 étoiles, ce qui récompense à la fois le talent d'Arnaud Donckele et l'immense travail de Jean-Claude Delion, cet aubergiste de haut vol qui fait les beaux jours de Beaulieu-sur-mer et de Saint-Tropez, et dont le caractère show off ne semble plus effrayer la bible gastronomique.
Comme il est impossible ici de citer tous les nouveaux promus dont on imagine la joie et le bonheur (vous les avez déjà appris par coeur sur votre site favori dès lundi dernier), contentons-nous des quelques statistiques disponibles. Sur 596 étoilés, on compte un nouveau 3 étoiles, cinq nouveaux 2 étoiles et 39 entrants dans le monde merveilleux des étoilés, alors que 632 Bib Gourmand et 1 397 'piécettes' nous rappellent que la bonne cuisine peut aussi se décliner à prix d'amis.
Cette édition 2013, dans une conjoncture marquée par le chômage, la morosité et l'austérité, est le symbole de l'adaptation à un monde plus difficile. Ce qui ne signifie pas une contribution au pessimisme ambiant, mais bel et bien une foi en l'avenir. Par sa stabilité, Michelin nous démontre que la gastronomie française a trouvé sa vitesse de croisière, ce qui n'empêche pas l'éclosion de nouveaux talents. Plus rassurant encore : aucun 3 étoiles sanctionné cette année, un encouragement pour tous à continuer dans la voie de l'excellence.
Publié par L. H.