Dernier exemple en date, la diffusion la semaine passée sur une chaîne publique en 'prime time' (entendez par là : après le JT) d'un reportage sous forme de réquisitoire sur la qualité de l'accueil des touristes à Paris.
Nous n'avons bien évidemment évité aucun des clichés les plus éculés dès l'ouverture avec une présentatrice, sans doute profondément provinciale, qui a commencé par expliquer combien les Parisiens sont arrogants, prétentieux, distants, peu amènes et toujours pressés. Et, comble de l'horreur pour un visiteur étranger, ils ne parlent presque jamais anglais ! Ce qui, après tout, peut se concevoir au pays de Stendhal et de Rimbaud. Sans doute pas pour les journalistes du service public de l'audiovisuel qui déplorent cette méconnaissance de la langue de Shakespeare. Mais, que l'on sache, on n'a jamais reproché à un Londonien ou à un New-Yorkais d'ignorer l'idiome dans lequel s'expriment les habitants de l'Hexagone.
Bien entendu, puisque le procès à charge était lancé, rien ne nous a été épargné : les chauffeurs de taxis clandestins qui pullulent à Roissy (pas plus qu'à Rome ou à Barcelone, mais les reporters d'investigation ne sortent peut-être jamais hors de nos frontières), les garçons de café filous qui vendent le café crème au prix du margaux, les cartes de restaurants non traduites en swahili, sans oublier les prix délirants des hôtels, alors que les gentils bobos adhérents à Airbnb, le dernier chic de la location meublée, vous permettent de passer de merveilleuses vacances dans des studios 'atypiques' où ne s'applique aucune des règles régissant l'hébergement touristique.
Bref, les dizaines de millions de touristes qui se rendent dans 'la plus belle ville du monde' (quand même) chaque année sont probablement de sinistres masochistes. Ce qui laisse d'ailleurs les professionnels sans voix.
Publié par L. H.