Sur le manque de collaborateurs formés : Nous n'avons jamais autant parlé des métiers de l'hôtellerie et de la restauration que lors de cette rentrée politique ; nous sommes dans une conjoncture la plus difficile que nous ayons connue au niveau de l'emploi, ce n'est pas propre à nos métiers, j'ai pu m'en rendre compte l'hiver dernier lors de ma mission, lorsque j'ai rencontré les responsables de plus de cinquante métiers : dans tous les secteurs, on recherche des collaborateurs formés.
Paradoxe : En restauration, on recherche en cuisine mais surtout en
salle, c'est le cas depuis des années, mais quand un restaurant ferme
ses portes avant la fin de la saison, où que l'on réduit le nombre de couverts
par manque de personnel, on peut s'interroger.
Ce ne sont pas moins de 100 000 emplois, dont une bonne part
en CDI, qui n'étaient pas pourvus au mois de juin dans notre secteur, une
situation paradoxale : d'un côté le français loue la gastronomie, les
chefs sont mis en valeur, les émissions télé crèvent l'audimat, les écoles de
cuisine amateurs se multiplient, et d'un autre côté on a des difficultés à
trouver du personnel, on forme beaucoup de jeunes mais beaucoup abandonnent ou
d'autres ont des difficultés à accéder à une formation.
Stop aux idées reçues : Notre premier réflexe est souvent de critiquer et de trouver
le bouc émissaire : les jeunes ne veulent plus travailler ! C'est la
faute à la formation professionnelle ! Les patrons exploitent leur
personnel ! Je ne veux plus accueillir d'apprentis ou de stagiaires ! Le
désir de vendre rapidement son affaire, face à toutes ces difficultés, prend alors le dessus. On peut
vivre quelquefois des moments d'abattement, mais ne nous laissons pas influencer par
toutes ces idées reçues.
Regardons la réalité en face : quel est le métier qui
depuis trente ans a le plus évolué en terme de conditions de travail, de jours
de repos, d'heures de présence et de travail, sans oublier les avantages en
nature non négligeables, la nourriture, le logement...? Les
hôteliers et les restaurateurs ont bien compris que s'ils veulent attirer ou fidéliser
le personnel, ils doivent prendre en compte tous ces éléments, quel que soit le
lieu de leur établissement.
L'humain est essentiel : N'oublions pas que ce sont des métiers où l'on peut s'épanouir sans passer obligatoirement par de grandes écoles, qui permettent de voyager ou d'ouvrir son propre établissement. C'est un secteur vivant, où l'on fait de belles rencontres ; la passion nous anime mais il faut de l'humanité dans nos maisons. Chacun donnera d'autant plus de soi du fait qu'il y trouvera sa place.
Une réforme qui pose les bases d'une nouvelle ère : Il est urgent de mener une révolution pédagogique en faveur
de nos métiers.
Aussi soyons fiers de nos métiers, soyons des ambassadeurs, attachons nous
à les faire connaitre, surtout les métiers du service ; des efforts ont
été faits, des associations créées comme O' Service, mais cela ne suffit pas,
nous nous devons d'être plus acteurs de l'orientation des jeunes,
ce sera l'un des axes principaux de la nouvelle réforme de la voie professionnelle.
Au niveau de la formation, la relation école entreprise doit
être plus étroite et améliorée, c'est notre devoir de réagir tous ensemble pour
une attractivité retrouvée de nos métiers, en mettant une véritable politique
de l'orientation avec au bout une efficacité accrue, en réinventant
l'alternance (école/entreprise) afin que nous, professionnels, soyons partie
prenante de la formation de nos futurs collaborateurs.
#RégisMarcon# voie professionnelle #JeanMichelBlanquer#
Publié par Sylvie SOUBES
mardi 18 septembre 2018
mercredi 19 septembre 2018
mercredi 19 septembre 2018
lundi 17 septembre 2018