Les commerçants de la place du Trocadéro, à Paris, se souviendront longtemps de la célébration de la victoire du Paris Saint-Germain, le club de la capitale, le lundi 13 mai en fin d'après-midi. Ils avaient pourtant pris la précaution de fermer leurs établissements à 17 h 00, comme leur avait conseillé la préfecture de police de Paris. Mais des petits groupes d'individus ont profité de la confusion qui régnait ce soir-là pour piller les magasins et s'attaquer aux brasseries de la place.
"C'est incroyable, je n'avais jamais vu cela en trente ans d'activité", déclare Jean-Pierre Reveyrolle, propriétaire du Kléber, l'un des deux établissements qui a subi le plus de dégâts. Les casseurs ont totalement détruit les paravents qui entouraient sa terrasse et se sont acharnés sur les dix-huit baies vitrées du restaurant. Ils n'ont pu entrer dans l'établissement, protégé par un rideau de fer. C'est son voisin et confrère, Hervé Dijols, exploitant de deux brasseries sur la place, le Malakoff et le Wilson, qui a prévenu Jean-Pierre Reveyrolle des ravages causés. Pour sa part, les dégâts ont été moindres, même si une dizaine de baies vitrées blindées ont été fissurés, occasionnant un dommage de 30 000 €.
Le Kléber a dû rester fermé toute la journée du mardi. Le personnel a passé la matinée à balayer les débris de verre des vitrines détruites. Ce qui se traduit par une perte d'exploitation d'une journée et la remise en état de toutes ces baies vitrées. Le coût des dommages pour cet établissement est estimé dans un premier temps entre 50 000 et 70 000 €. Pour l'établissement mitoyen, le salon de thé Carette, les casseurs ont non seulement pulvérisé toutes les vitrines mais ils sont aussi parvenus à s'introduire à l'intérieur et à détruire une partie du mobilier, sans parler du pillage. "C'est la première fois que nous avons assistions à un tel débordement", constate Renald Champion, l'un des manager du salon de thé. Si tous les propriétaires ont déjà porté plainte auprès du commissariat et fait une déclaration de sinistre auprès de leur assureur, reste à savoir à quelle hauteur ces dommages seront pris en charge.
Publié par Pascale CARBILLET