Offrir une cure de jouvence à une chambre d'hôtel, ce n'est pas que
remplacer un tapis ou des coussins. Rien n'oblige non plus à tout transformer.
Un changement d'atmosphère peut suffire, s'il est fait avec l'art et la
manière. "Je suis créatrice de voyages immobiles", explique l'atmosphériste
Sandrine Alouf. Son métier ? "Je l'ai inventé." Après avoir
photographié et exposé une série de ciels dans la station de RER Luxembourg, à
Paris (VIe), l'architecte Vincent Bastie l'a sollicitée "pour
mettre des nuages dans un hôtel". C'était il y a une dizaine d'années.
Depuis, Sandrine Alouf est intervenue dans quelque vingt-cinq hôtels, dont l'Excelsior
à Nice (Alpes-Maritimes), le Royal Ours blanc à L'Alpe d'Huez (Isère) ou encore
l'Apostrophe à Paris (VIe).
Pour elle, moderniser une chambre, c'est avant tout s'occuper du lit. "On
peut le déplacer, afin de créer davantage de fluidité dans la pièce." Quant
à la tête de lit, on peut lui donner des vertus acoustiques, et ainsi résoudre
les problèmes de voisinage, "en la recouvrant d'un tissu technique ou
par l'épaisseur d'un capitonnage". La tête de lit peut aussi être une
source lumineuse "grâce à un éclairage intégré". Dans tous les cas, elle doit être démontable, afin de trouver sa
place dans un petit espace et pouvoir être nettoyée.
Le vinyle pour renforcer les murs
Sur les murs, Sandrine Alouf mise sur le papier peint. L'une de ses
matières de prédilection : le vinyle, "qui renforce le mur sans cesse
confronté aux chocs du passage des bagages". Côté couleurs, elle prône les
foncées "pour agrandir un petit espace" et affectionne les bleu, rouge,
orangé, noir, blanc, beige. Si elle évite "les cadres et bibelots", elle
recourt volontiers aux livres et tableaux "qui donnent une âme à une chambre".
Quant au détournement d'objets, c'est un parti pris créatif pour l'atmosphériste.
Dans le nouvel hôtel Whistler, à Paris (Xe), elle s'est inspirée des malles
pour dessiner penderies, rangements, assises et miroirs. Enfin, Sandrine Alouf
conseille de refaire une salle de bains vétuste en même temps que le coup de
jeune de la chambre, "pour éviter un contraste trop violent une fois le
chantier de la chambre terminé".
Jusqu'au 10 mai, Sandrine Alouf expose une série de photos sur sa vision
de la cuisine française, à la librairie Appétit : 12 rue Jean Ferrandi,
Paris.
Publié par Anne EVEILLARD