L’histoire de Coucoo, c’est d’abord le pari fou de Gaspard de Moustier, un Franc-Comtois amoureux de la nature et de sa région. En 2009, quand il termine un master de finance à Paris-Dauphine, il est happé par l’appel de la forêt, celle du domaine familial à Chassey-lès-Montbozon : 70 hectares de verdure et 80 hectares d’eau. Il décide d’y proposer des séjours insolites en totale harmonie avec la nature, sans eau ni électricité, avec huit cabanes perchées dans des arbres centenaires.
En 2012, il rencontre Emmanuel de la Bédoyère, ex-financier ayant repris, dans l’Oise, l’exploitation de l’hôtel-golf-restaurant familial. Les deux hommes s’associent pour ouvrir un second site en 2015 : les Cabanes des Grands Chênes à Raray (Oise). Rapidement, les associés misent sur le luxe romantique. “L’installation de bains nordiques individuels et des réseaux d’eau et d’électricité dans les toutes les cabanes doublait l’investissement”, se souvient Gaspard de Moustier.
S’éloigner du tourisme de masse
Rebaptisé Coucoo en 2018 pour mieux véhiculer l’image green, clean et chic commune à tous les sites, le groupe compte aujourd’hui quatre éco-domaines, doté chacun d’une vingtaine de cabanes. Qu’elles soient perchées ou flottantes, elles sont toutes conçues sur mesure dans un lieu naturel d’exception, loin du tourisme de masse. “En moyenne, on compte 2 hectares par cabane”, souligne l’entrepreneur.
À la tête du groupe, il y a Baobab, la holding parisienne qui compte six collaborateurs. Chaque site est exploité en toute autonomie sous la houlette d’un directeur d’exploitation et d’une équipe d’une quinzaine d’employés locaux majoritairement saisonniers. Une organisation volontairement décentralisée qui mise sur l’intelligence collective, l’implication des collaborateurs, les échanges hebdomadaires entre les équipes, et sur Slack, une application qui leur sert de réseau social interne. Une organisation où la culture d’entreprise côtoie la spécificité individuelle de chaque site.
Chaque domaine est en effet unique. Le dernier-né, Coucoo Grands Cépages, implanté à Sorgues, à 20 km d’Avignon, ne ressemble à aucun autre. Ici, pas de cabanes perchées, mais quinze constructions flottantes, sur pilotis ou végétalisées. Inauguré en 2017, il a séduit le public mais aussi des collectivités locales et d’autres propriétaires privés intéressés par le concept.
3 M€ pour 25 cabanes
De quoi inciter Coucoo à se développer. Mais s’implanter sur un site naturel préservé nécessite de longues démarches administratives : en moyenne deux ans pour obtenir la modification du PLU et le permis d’aménager. Côté investissement, 3 M€ sont requis en moyenne pour un site de 25 cabanes. Une levée de fonds est alors envisagée. Une première pour cette société qui, jusque-là, a financé son développement par emprunt bancaire.
Après six mois d’accompagnement par la banque d’affaires Rothschild, c’est en novembre 2019 que Coucoo réalise sa première ouverture de capital pour un montant de 3,5 M€. Bpifrance, principal investisseur, ainsi que des partenaires privés (dont Dominique du Peloux, Liberty Verny, Nathalie Gillier), détiennent désormais 22 % du capital.
Avec cette augmentation de capital Coucoo vise un chiffre d’affaires de 16 M€ en 2025, contre 3,7 M€ aujourd’hui, et compte passer de 65 à 200 collaborateurs sur 12 sites contre quatre à ce jour. Si la prochaine ouverture est prévue en Ariège, d’autres projets sont dans les tuyaux, notamment en Touraine et en Italie.
#GasparddeMoustier# #EmmanueldelaBédoyère# #Coucoo# BPI France entreprise plastique
Publié par Tiphaine BEAUSSERON