Comment avez-vous vécu le début de la crise ?
L’activité de traiteur était déjà impactée plusieurs jours avant l’annonce de confinement mais les choses se sont accélérées à partir du mardi 10 avec des annulations à tout va. Personnellement, j’ai un stand de restauration sur le salon de l’Agriculture à Paris. L’emplacement de 235 m2 me coûte 90 000 euros la semaine, ce à quoi vous rajoutez le personnel et d'autres frais de matériel. Comme vous le savez, la dernière journée a été annulée. C’est toujours une très grosse journée. Pour moi, la perte de chiffre d’affaires s’élève sur cette journée à 35 000 euros.
Les aides se mettent-elles en place selon vous ?
Nos partenaires comme l’EDF ont d’ores et déjà annoncé que les échéances de mars et d’avril étaient reportées. Dans notre département, la Caisse régionale du Crédit Agricole a immédiatement réagi en nous disant qu’elle faciliterait les prêts de trésorerie, mais nous n’avons pas encore discuté des taux. L’aide de 1 500 euros pour les petites entreprises qui font moins d’un million d’euros de chiffres qui a été annoncée me paraît dérisoire pour un certain nombre d'établissements. Il aurait fallu une aide au cas par cas ou en fonction du chiffre d’affaires. Les gens ne se retrouvent pas dans la même situation quand on fait 100 000 ou 750 000 euros de chiffres d’affaires.
Dans quel esprit sont vos adhérents ?
Ca été un choc pout tout le monde. Nous sommes un département rural et beaucoup sont éloignés. Nous avons un certain nombre d’adhérents qui n’arrive toujours pas à déclencher le chômage partiel parce qu’ils leur manquent des codes ou que la connexion tourne dans le vide. L’accompagnement des entreprises doit être au quotidien. On nous a dit que ce que certaines charges qui devaient tombées le 15 mars seraient reportées mais on a eu des prélèvements automatiques le 18 mars. Nous constatons aussi désormais des annulations pour le mois de mai, notamment pour les réunions et banquets de famille. Ce qui veut dire que même si nous sommes ouverts, la reprise sera très lente et très en dessous des prévisionnels. Il faut que l'Etat mesure tout ça. Je crains que nos petits établissements n'aient pas les capacités ni les moyens pour rebondir après.
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Publié par Sylvie SOUBES
