Naissance de l’opération 1000 Cafés
La crise des Gilets jaunes a mis sur la table de nombreux enjeux. Parmi eux, un sentiment d’abandon des territoires ruraux au profit des aires urbaines. Un besoin crucial de lien social est apparu, notamment dans les villages qui n’ont plus de commerces, ni café. Le Gouvernement l’a semble-t-il compris en annonçant la création de nouvelles licences IV. Ces mouvements sociaux ont également interpellé le Groupe SOS qui a décidé de s’atteler à la reconstruction d’un maillage, fait de lieux conviviaux, destinés aux habitants et proposant des services de proximité (relais poste, point d’accès numérique, épicerie, dépôt de pain, accueil des associations, programmation culturelle, relais de mobilité, point d’accompagnement pour les séniors…).
Septembre 2019 : l’appel à candidature
Groupe SOS a fait le choix de s’adresser aux maires des communes de moins de 3 500 habitants, seuil le plus pertinent selon lui. Pour un projet pérenne, il faut la volonté de la commune et de son premier magistrat. Pour intégrer le programme, les communes ne doivent plus avoir de cafés ou le dernier doit se trouver en difficulté. Elles doivent nécessairement disposer d’un local adapté à l’activité. Les exploitants, quant à eux, seront salariés du Groupe SOS.
Novembre 2019 : le point 2 mois après
Groupe SOS a créé une entité spécifique pour l’opération 1 000 Cafés et se trouve aujourd’hui confronté à des « demandes urgentes » des maires... 400 dossiers complets de municipalités ont été répertoriés émanant de maires mais aussi de groupes d’habitants qui, par l’intermédiaire de l’édile, réclament un lieu de vie dans leur commune. Plus d’un millier de candidatures spontanées de personnes désireuses de tenir un café ont été également reçues (ce qui n’était pas prévu). Des membres du Groupe SOS se rendent actuellement sur le terrain pour rencontrer les élus, mesurer la faisabilité, voir les locaux ou encore mesurer le coût des travaux. Le Groupe SOS a aussi décidé de mettre en relation les candidatures de gérants potentiels et les municipalités par zone géographique, en fonction de la viabilité des projets respectifs. L’inauguration du premier établissement est prévu début 2020.
Le modèle développé
Le Groupe SOS a annoncé qu’il mettait sur la table entre 200 et 250 millions d’euros d’investissements (fonds propres et emprunts). Le recrutement des exploitants porte sur un de binôme, mais ce principe n’est pas figé. Le ou les exploitants seront salariés du Groupe SOS avec un statut de gérant (création d’une EURL ou SARL avec, comme actionnaire unique, le Groupe SOS). Le statut des exploitants, qui seront retenus pour un projet, pourra évoluer, jusqu’au rachat du fonds. La méthodologie est en cours de construction. Groupe SOS met en place un modèle ouvert, qui conduit à l’autonomie entrepreneuriale mais couvre les risques. Les outils budgétaires de gestion seront mutualisés. Des contrats cadre vont être négociés avec les grands fournisseurs, ce qui n’empêchera pas, bien au contraire, une mise en œuvre des circuits courts. Son objectif : que la prise en main du commerce soit le plus simple possible pour que les exploitants puissent, dans un premier temps, se consacrer pleinement à l’animation du lieu. En d’autres termes : mettre des cafés en réseau orchestré à l’échelon national et qui vont bénéficier d’un partage de bonnes pratiques.
Que représente le Groupe SOS ?
Créé il y a 35 ans par Jean-Marc Borello, Groupe SOS est aujourd’hui la première entreprise d’intérêt général en Europe. Sa colonne vertébrale, la lutte contre toutes les formes d’exclusion en « plaçant l’innovation sociale au cœur de ses pratiques ». Il démontre aujourd’hui « qu’il est possible de bâtir une organisation solide, capable de créer et pérenniser des activités économiques tout en ayant un fort impact social ». Ses équipes identifient des besoins et développent des projets qui permettent de répondre à ces besoins. Il emploie 18 000 salariés et agit dans 8 secteurs d’activités : jeunesse, emploi, solidarité, santé, séniors, culture, transition écologique et action internationales.
3 cafés parisiens en portefeuille
Avant de se lancer dans cette opération, Groupe SOS avait déjà mis un pied à l'étrier. Il possède trois cafés dans la capitable. Le Fluctua Nec Mergiture place de la République, le Scilicet près du Châtelet et La Moderne dans le quartier de Beaubourg. Ce dernier inclut dans sa philosophie commerciale la lutte contre l'alcoolisme et ses compétences seront reproduites dans le cahier des charges des établissements du réseau 1000 Cafés.
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Publié par Sylvie SOUBES