Place Jean-Jaurès, les parasols blancs prolongent la terrasse du Café Joseph. Une terrasse modulable au fil des saisons : fermée sur les côtés et chauffée en hiver, sous les brumisateurs en été. Depuis vingt ans, le Café Joseph est une institution : les clients, de tous âges et de tous styles, se côtoient, fumeurs comme non-fumeurs. Jean-René Privat, gérant du lieu, voit cette cohabitation d'une façon sereine : "Notre métier, c'est d'accueillir et de servir, de faire en sorte que ça se passe bien pour tout le monde."
Sa terrasse reste toujours ouverte en façade pour respecter dans la loi sur les fumeurs. "En général tout le monde joue le jeu", assure-t-il. Pour que tout fonctionne bien, un salarié a la mission de veiller au comportement et à la tranquillité de la clientèle. Les serveurs savent aussi ajuster les choses, lorsqu'un client en terrasse se plaint de la fumée. Jean-René Privat est attentif à cette question depuis longtemps. À l'époque des fumeurs en salle, il avait fait installer un puissant extracteur. Le vote de la loi l'a conduit à réorganiser le travail et proposer une restauration de midi à minuit. Une future loi ne l'inquiète pas : "Même si demain je n'ai pas de terrasse, je ne vais pas fermer", précise-t-il.
Car l'attractivité de son lieu tient avant tout à son ambiance. Jean-René Privat n'a jamais touché une cigarette, mais il tient à permettre de fumer là où ce n'est pas interdit. "Au lieu de faire une loi de plus, mieux vaut essayer de régler les choses par le civisme et l'éducation", conclut-il, philosophe.
Publié par Anne Sophie Thérond