Depuis mai 2022, le 81 rue Breteuil à Marseille est devenu un restaurant deux en un. “Éric [Maillet, NDLR] a ouvert Cedrat en 2018. Il avait envie de quelque chose de plus poussé, de plus créatif le soir, mais il n’y arrivait pas, faute de temps, car il devait gérer les déjeuners. De mon côté, je souhaitais ouvrir mon propre établissement, mais actuellement, les banques ne suivent pas beaucoup de projets… Après discussion, on a décidé de faire une colocation de restaurant”, explique Maëlyss Vultaggio.
La cheffe autodidacte aux origines siciliennes, pied-noir et vietnamiennes propose désormais, à l’heure du déjeuner, une cantine de quartier métissée : Mama Kyuna jongle entre curry, porc au caramel ou tajine, avec un menu entrée plat dessert à 28 €, et des plats à emporter à 15 €.
Éric Maillet, lui, reprend les manettes le soir venu, avec des menus à 45 €. Formé au sein du restaurant phocéen 3 étoiles Le Petit Nice Passédat, il fait la part belle aux influences méditerranéennes, aux souvenirs de voyages, aux “goûts francs et à l’acidité”.
Des valeurs communes
Malgré une approche différente, le duo, dans la vie comme derrière les fourneaux, possède des “marqueurs communs”. “Nous travaillons des produits locaux et de saison. Tout est fait maison. Nos vins sont bio ou nature, et le service est toujours décontracté”, souligne Maëlyss Vultaggio.
Le lancement de Cedrat × Mama Kyuna n’a pas été simple. “Il a fallu communiquer sur les réseaux sociaux, expliquer aux clients qu’il y aurait désormais deux offres distinctes et deux chefs. Mais finalement, les gens apprécient de ne pas avoir la même cuisine à midi et le soir”, note-t-elle.
Autonomie et entraide
Le couple a ainsi trouvé une façon astucieuse de travailler ensemble, mais séparément. “Chacun décide de sa carte, de façon autonome, mais on s’entraide sur tous les plans, pour la mise en place, au niveau technique et créatif… On partage les frais, les tâches côté gestion, les difficultés et les victoires. Le matin, on travaille l’un à côté de l’autre, on fait nos préparations. Le soir, Éric retourne en cuisine et moi en salle”, raconte Maëlyss Vultaggio. Dans ce contexte, la coupure est précieuse : “Sinon, on ne se verrait pas beaucoup !”, reconnaît la cheffe.
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Publié par Violaine BRISSART