Le 16 février dernier, le F&K (le First et l'Aperiklub),
bar-discothèque et restaurant lyonnais géré par Marc Chabert et ses
associés, était contraint de fermer temporairement ses portes suite à un arrêté
préfectoral. À l'origine des faits : plusieurs plaintes de riverains en
raison de nuisances sonores, mais surtout un homicide commis en octobre 2016
sur une place proche de l'établissement. "Le rapport de la police affirmait
que l'auteur de l'homicide était très alcoolisé et sortait de notre bar. Or c'était
faux, et j'ai pu le prouver. Résultat, nous avons pu rouvrir au bout d'une
semaine, alors qu'au départ, on nous avait imposé deux mois de fermeture, ce
qui aurait condamné l'entreprise", assure Marc Chabert. Malgré tout, le
gérant de cet établissement du quartier des Brotteaux affirme que les
préjudices en termes d'image et surtout financiers sont importants. Il évalue
la perte à 250 000 € (charges salariales des 43 employés, frais
fixes, absence de recettes). D'autant que depuis la réouverture le 24 février,
l'activité reprend doucement. "Cette affaire est grave. Voilà pourquoi nous
allons saisir la justice administrative et les juridictions répressives pour
obtenir réparation", affirme Marc Chabert.
Revendication d'une sécurité privée
Mais le gérant souhaite aller plus loin. Et pour cela, il est soutenu
par l'association Enjoy Brotteaux, dont il fait partie, et qui fédère l'ensemble
des commerçants des cafés, hôtels, restaurants et discothèques du quartier. "Pour
expliquer que la délinquance et autres nuisances sur la voie publique n'est pas
de notre fait à nous, les professionnels, nous avons déposé 1 000 courriers
dans les boîtes aux lettres des habitants du quartier. Mais surtout, nous
réclamons des mesures concrètes pour renforcer la sécurité autour de nos
établissements. Par exemple, nous aimerions disposer d'une sécurité privée exerçant
sur le domaine public, ce qui nous a toujours été refusé. Nous souhaiterions que
les places du quartier disposent de protection vidéo, soient mieux éclairées et
qu'il y ait davantage de patrouilles de police la nuit. Plusieurs actions similaires
ont été mises en place sur les berges du Rhône où l'on compte des
péniches-bars, et la délinquance a baissé. Nous voulons le même dispositif",
revendique Marc Chabert. En attendant, la mairie du VIe arrondissement lyonnais
a convié l'association Enjoy Brotteaux à participer à une réunion de
concertation aux côtés des pouvoirs publics et riverains.
Publié par Stéphanie Pioud