La demande était marginale il y a encore quelques années, elle est désormais incontournable : les Français sont de plus en plus nombreux à consommer des boissons peu ou sans alcool (‘no-low’), dont l’offre s’est étoffée et est montée en gamme. Bières, cocktails, boissons fermentées ou encore vins sans alcool sont désormais présents sur les cartes des bars et restaurants, ainsi que dans les linéaires des supermarchés et des cavistes, certains s’étant même spécialisés sur ce segment.
Mais qui sont ces consommateurs et quelles sont leurs attentes ? En amont de la deuxième édition du salon professionnel Degré Zéro, dédié aux boissons désalcoolisées, fermentées et macérées no-low, qui se déroulera à Paris le 9 février prochain, un premier baromètre vient d’être présenté au speakeasy 404 not found du restaurant Prost, à Paris, le 12 décembre, en partenariat avec le Collectif du vin no-low, Break Events Group et Backline, pour faire le point plus particulièrement sur le marché français.
Les principaux enseignements de ce sondage :
- Si 4 personnes sur 10 déclarent consommer les deux types de boissons, 33 % d’entre eux déclarer consommer moins d’alcool, et 42 % augmenter les no-low.
- La consommation de no-low concerne davantage les femmes (42 %) que les hommes (36 %).
- Les personnes de moins de 50 ans sont les plus intéressés par cette offre, puisqu’elles sont près d’une sur deux à consommer des boissons no-low dans les tranches d’âge 18-30 ans, 31-40 ans et 41-50 ans.
- Les no-low préférés des Français : les bières (56 %), les cocktails (46 %), les boissons fermentées, de type kéfir, kombucha… (41 %), les vins (21 %) et les spiritueux (14 %). Une répartition qui s’explique notamment car la bière est présente depuis plus longtemps sur ce marché. Les cocktails sont particulièrement appréciés par les jeunes.
- Les lieux de consommations préférés restent encore majoritairement le domicile (35 %) et chez des amis (22 %), puis les bars (17 %) et les restaurants (16 %). Cela prouve néanmoins que le potentiel de croissance est bien présent pour les CHR, puisque cette consommation existe déjà dans les foyers.
- Les motivations de ces clients sont : une meilleure santé physique (66 %), la curiosité gustative (52 %), la santé mentale (30 %), la performance (à 24 %,) et d’autres raisons, notamment religieuses (à 17 %)
- Les attentes de ces clients en matière de no-low sont multiples. Ils sont principalement à la recherche de saveurs (fruits, épices, amer) pour 59% des consommateurs, ou de similitude avec la version alcoolisée (42 %), souhaitent consommer moins de sucre (53 %) et pas ou moins d’alcool (56 %).
- Leurs freins à la consommation résident en majorité dans le goût et la qualité des boissons proposées (58%), le prix, la disponibilité des produits et la diversité de l’offre.
Il y a donc une opportunité à ne pas manquer pour les restaurateurs et les bars, confrontés à une baisse continue de la consommation de boissons alcoolisées, surtout au déjeuner. La montée en gamme des boissons no-low et leur variété permettent d’imaginer des cocktails de grande qualité et des accords mets et boissons, notamment dans les adresses gastronomiques.
D’autant que la multiplication des acteurs sur le segment ne devrait pas se ralentir. Selon l’institut britannique IWSR, le marché mondial, qui pesait 11 milliards de dollars en 2022, devrait croître chaque année de 6 % en volume jusqu’en 2027. De quoi prévoir de nombreuses innovations, notamment chez les viticulteurs français qui sont de plus en plus nombreux à d’engager dans cette filière.
Publié par Roselyne DOUILLET